L’Italie, perfidement encouragée, se lançait à corps perdu, à la suite de la révolution, dans une entreprise hasardeuse, téméraire. Elle s’attaquait à un état faible, qu’elle s’était solennellement engagée à respecter et à couvrir de sa protection, sans que les populations qu’elle prétendait émanciper eussent réclamé son intervention. Au lieu de laisser au temps et à la diplomatie le soin de résoudre le problème romain, qui troublait les consciences catholiques, elle croyait être en état de le trancher par la force, de sa seule autorité. Elle donnait à l’Europe l’affligeant spectacle d’une invasion, recrutée, armée, subventionnée par des députés, sous les yeux du gouvernement, au mépris du droit des gens ; elle jetait la France, qui n’avait cessé de lui donner des marques effectives de son amitié, dans les plus cruels embarras ; elle la mettait dans la nécessité ou d’intervenir ou d’abdiquer.
- ↑ Voyez la Revue des 1er et 15 Janvier, 1er février, 15 mars, 15 avril et 1er mai.