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A l’avènement de Charles X, toutes les pierres furent remontées pour le sacre et elles subsistèrent en cet état jusqu’en 1854. Durant le règne de Louis-Philippe, la reine Marie-Amélie ne s’en servit point.

Le 26 février 1848, à l’instigation du général Courtais, commandant de la garde nationale, les diamans de la couronne, qui étaient conservés en écrins dans les caisses de la liste civile au Louvre, furent, contre l’avis de l’inspecteur-général et du joaillier de la couronne, mis dans des musettes, placés sur une civière et transportés à l’état-major de la garde nationale par des garçons de bureau et des gardes nationaux en armes. De là, ils furent livrés au trésor public. Dans l’un de ces transports, deux parures, dont le prix total s’élevait à 292,000 francs, furent volées. L’opinion publique accusa toujours Courtais, sinon d’avoir été l’auteur du vol, du moins de l’avoir favorisé par la légèreté avec laquelle il avait ordonné le transport de ces bijoux au milieu des insurgés armés.

De 1854 à 1870, les diamans de la couronne furent remontés à différentes reprises, et, dans le courant d’août 1S70, ils furent enfermés dans une caisse cachetée et remis entre les mains de M. Rouland, gouverneur de la Banque de France, qui se chargea de leur garde. Revenus à Paris, les diamans furent collationnés, en 1875, par une commission extraparlementaire, qui proclama la parfaite régularité avec laquelle les livres avaient été tenus.


II

L’historique des diamans de la couronne a prouvé que les membres des trois commissions n’avaient en de la question soumise à leur examen qu’une connaissance imparfaite. Il nous reste maintenant à démontrer que les faits avancés par les rapporteurs sont erronés. Nous allons les passer successivement en revue, en citant le texte des rapports et en le faisant suivre de documens qui en démontreront l’inexactitude.

Le rapport de la commission extraparlementaire propose de conserver la broche reliquaire, parce que, y est-il dit, la taille des diamans de ce bijou était de 1476.

Évidemment, le rapporteur croyait, comme le disent tous les manuels et tous les dictionnaires, que la découverte de la taille du diamant avait en lieu en 1476.

Un des historiens de la ville de Paris, Guillebert de Metz, parle, en 1407, d’un certain nombre de tailleurs de diamans florissant à Paris ; le plus célèbre était un nommé Hermann. Un document