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un découvert qui est allé toujours se reformant après chacune de ses défaites, parce que les événemens politiques semblaient sans cesse sur le point de donner raison à son opiniâtreté. Malgré la longue série et la gravité de ces événemens, conflit anglo-russe, affaires de Penjdeh, élections générales en France et en Angleterre, question des Carolines, question rouméliote, guerre serbo-bulgare, mort du roi d'Espagne, les haussiers se sont toujours tenus sur la brèche, et, après bien des oscillations entre 79 et 81 francs, ils ont réussi enfin à clore une année si stérile en affaires et si riche en incidens politiques par l'établissement du 3 pour 100 au-dessus de 80 francs.

Après tant d’efforts, la progression est, il est vrai, bien faible. Elle ne dépasse pas 1 franc sur les deux 3 pour 100 et n’atteint que 0 fr. 25 sur le 4 1/2.

Les plus favorisés des fonds étrangers sont le 4 pour 100 or hongrois, qui de 80.50 est passé à 82 1/2, après avoir touché 77 au moment de la guerre serbe, et le 4 pour 100 d’Autriche, qui a monté de 86.50 à 89. L’Italien, malgré la tranquillité qui a régné dans la péninsule, et la bonne situation des finances du pays, n’a pu reprendre que le cours de 98 ; parti de 99 à la fin de 188, il était retombé très vivement, cette première hausse ayant été trop rapide pour être bien so-lide. Celle de 1885 paraît mieux assise. Les fonds russes sont aux mêmes cours qu'il y a un an, à 102 le 5 pour 100 1877. L’Unifiée était à 321 ; elle est aujourd'hui à 323.

Ont baissé, en 1885, l’Extérieure, de 60 à 54 1/2 à cause du choléra, de la détresse financière et de la mort du roi ; le Turc de 2 points, une fois la conversion effectuée ; le 3 pour 100 portugais de 49 à 45 ; le 6 pour 100 hellénique de 415 à 330 ; et le 5 pour 100 serbe de 428 à 405, par suite des événemens qui ont agité et agitent encore l’Europe orientale.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.