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anglaises. Elle semble presque insoluble. Il y aurait peut-être encore, il est vrai, un moyen de sortir de cette situation assez inextricable, et ce moyen a été déjà entrevu : ce serait une entente des modérés des deux grands partis anglais. Il est certain qu’une alliance n’est point impossible entre les chefs du torysme modéré et des libéraux comme lord Hartinglon, M. Goschen, lord Granville, lord Derby. Cette combinaison peut paraître difficile encore aujourd’hui avec les traditions de solidarité qui lient les hommes et les partis ; elle peut être une nécessité demain pour assurer, par une transaction de patriotisme, un gouvernement à l’Angleterre.


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Le manque de titres et l’abondance de l’argent ont caractérisé la liquidation de fin novembre, comme les liquidations précédentes, et mis encore une fois une partie du découvert à la merci de haussiers déterminés à profiter de l’indifférence bien constatée des rentiers à l’égard des événemens et des éventualités politiques. Le déport s’est élevé sur le 3 pour 100 jusqu’à 0 fr. 17. La situation de place a tout dominé, et les vendeurs de faible complexion se résignant à des rachats qu’il leur paraissait trop périlleux d’ajourner, le marché des fonds français a été emporté dans un rapide mouvement de hausse qui ne s’est arrêté que vendredi, non pas sous l’influence de nouvelles politiques moins bonnes, mais par simple épuisement de la force d’impulsion.

Le 3 pour 100 a ainsi atteint 81.17, le 4 1/2 109.22 et l’amortissable 82.80. Au comptant même, on a coté des cours plus élevés. Des réalisations de bénéfices et le ralentissement des achats de l’épargne ont fait reperdre quelques centimes dans les deux dernières journées.