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second de ces deux ouvrages : le Canal de Panama[1], bien qu’il soit orné lui aussi de gravures, est peut-être moins, à vrai dire, un livre d’étrennes qu’un recueil de documens et de renseignements géographiques, économiques et diplomatiques. Aux yeux de quelques lecteurs, l’intérêt n’en sera pas diminué pour cela ; mais, ayant quelques mots à dire de tant d’autres livres encore, nous nous contenterons de l’avoir signalé. Il est bien également question du canal de Panama dans le livre de M. Bresson, et les documens, comme dans le précédent, y abondent. Mais on y trouve beaucoup d’autres choses aussi, et principalement les résultats personnels de sept années d’exploration dans l’Amérique australe. L’Equateur, le Pérou, le Chili, l’Araucanie, — le fantastique royaume de M. de Tounens, — et la Patagonie, telles sont les contrées dont nous parle M. Bresson. Mais il a donné, dans son livre, comme l’indique son titre : Bolivia[2], une place d’honneur à la Bolivie. Dans cette partie du volume on trouvera d’émouvantes aventures, de très curieux détails — sur le vrai Robinson Crusoé, sur Simon Bolivar, sur le malheureux docteur Crevaux, — des renseignemens instructifs, de fort belles cartes en couleur, et enfin, cela va sans dire au point où nous en sommes de cette revue, de nombreuses illustrations.

Si, comme l’auteur d’un livre récent sur la Question du latin, je voyais dans la géographie la science encyclopédique, je montrerais fort bien que le Monde physique de M. Amédée Guillemin, les Nouvelles conquêtes de la science de M. Louis Figuier, le Monde avant l’apparition de l’homme de M. Camille Flammarion, la Vie nu fond des mers de M. Filhol, les Hommes phénomènes de M. Guyot Daubes, et jusqu’aux Singes anthropoïdes de M. R. Hartmann relèvent de la géographie, mais, d’ailleurs, je n’en croirais rien, ni le lecteur non plus.

C’est de la Météorologie[3] que traite cette année le volume de M. Guillemin. Parmi tant d’écrivains qui se sont proposé de mettre le grand public au courant des dernières découvertes de la science contemporaine, M. Amédée Guillemin est l’un de ceux qui ont le mieux réussi dans une entreprise réellement difficile. Sur l’autorité des hommes compétens, nous pouvons affirmer, encore aujourd’hui, l’exactitude scientifique de sa Météorologie, et, d’après notre propre expérience, la parfaite clarté de l’exposition. Le volume de M. Filhol : la Vie au fond des mers[4] est un très instructif et très intéressant résumé des voyages du Travailleur et du Talisman et de leurs explorations. On sait l’importance de ces explorations, les découvertes qui les ont signalées, la lumière qu’elles ont répandue sur certaines parties de la science naturelle, et en

  1. Hachette, Éditeur.
  2. Challamel, éditeur.
  3. Hachette, éditeur.
  4. Masson, éditeur.