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LA
QUESTION DE MADAGASCAR

LES SAKALAVES ET LES HOVAS

Les émouvantes péripéties qui ont marqué l’expansion de notre politique coloniale dans l’extrême Orient ont pu détourner pendant quelque temps l’attention publique des événemens de moindre importance qui se passaient sur un théâtre plus restreint, dans une contrée où nos soldats, malgré leur petit nombre et les conditions si défavorables où ils se trouvent placés, rivalisent de courage et d’abnégation pour combattre, sous un climat meurtrier, un adversaire que ses qualités guerrières et son indiscutable bravoure ne permettent plus aujourd’hui de considérer comme a une valeur négligeable. » Depuis le règlement de nos différends avec la Chine, l’expédition actuellement en cours à Madagascar est revenue au premier plan des questions qui s’imposent aux préoccupations de nos hommes d’état, et l’opinion se demande anxieusement quelle solution il sera possible de donner, sans dommage pour le prestige de nos armes, à l’aventure dans laquelle on s’est si témérairement engagé.

Nous nous imaginons que ce n’est pas sans répugnance et sans une secrète appréhension que les hommes qui présidaient alors aux destinées de notre pays se sont décidés à engager l’honneur de notre drapeau sur une terre qui nous a toujours été fatale ; mais nous devons dire, à leur décharge, que, dans cette question si peu connue et si insuffisamment étudiée, la responsabilité de la décision