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Le 3 pour 100 français était le 14 à 82 francs. Un coupon a été détaché, et le prix nouveau ressortait à 81.25. Reculant un jour à 80.25, ce fonds a déjà regagné presque tout le terrain perdu. Dans les derniers jours, une réaction nouvelle, provoquée par rapproche de la liquidation, l’a ramené au-dessous de 81. Le 4 1/2 est resté à peu près impassible dans la tourmente et se retrouve à 109.70, comme il y a quinze jours. L’amortissable a reculé de fr. 20 à fr. 25.

Les mouvemens ont été très brusques sur l’italien, comme en général sur toutes les valeurs comprises dans la sphère de la spéculation. Le cours de 95 francs, atteint en reprise après une chute violente à 94.25, n’a pu être conservé. Des préparatifs militaires pour une destination inconnue et les désordres de Sicile ont servi à expliquer les tendances un peu plus faibles qui se sont fait jour sur le marché de la rente italienne.

Le 4 1/2 pour 100 hongrois, au premier bruit, mal fondé d’ailleurs, d’une mobilisation de l’armée autrichienne, a perdu près de trois uni- tés, à 78.50. Relevé à 80 francs, il n’a pu y rester et finit à 79 1/4. Les fonds russes n’ont pas été moins agités à Berlin, où s’effectuent les plus sérieuses transactions en ces valeurs. Seuls, les Consolidés anglais n’ont payé aucun tribut à la baisse. Cotés au pair, ils semblent défier les orages du continent européen d’atteindre désormais, même indirectement, le crédit de l’empire britannique.

Il convient aussi de noter l’excellente tenue de la rente extérieure d’Espagne. L’incident hispano-allemand peut être considéré aujourd’hui comme entièrement réglé. Les deux gouvernemens, après s’être mis d’accord en principe, ont décidé de recourir à la médiation du pape Léon XIII pour la solution des points encore en suspens. Mais on dit les négociations directes entre Berlin et Madrid si avancées et en si bonne voie que le recours à la médiation ne sera sans doute pas nécessaire. Avec l’affaire des Carolines honorablement terminée, le calme rétabli dans les esprits, l’établissement monarchique raffermi par une crise heureusement traversée, la disparition prochaine du choléra, on ne voit pas pourquoi le 4 pour 100 extérieur, à la veille du détachement d’un coupon trimestriel, ne tendrait pas à se rapprocher de ses anciens cours.

La quinzaine n’a offert d’intérêt qu’au point de vue des fluctuations des fonds d’états. Les valeurs spéciales ont été complètement négligées. Le Crédit foncier et le Suez se sont relevés des plus bas cours; la Banque de Paris reste faible; les actions des chemins de fer n’ont aucun mouvement; le Gaz est ferme; il s’est produit des rachats sur les actions des chemins espagnols.


Le directeur-gérant : C. BULOZ