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Ne la jalouse pas et calme-toi, mon vieux.
Elle est, ainsi que toi, très brave, ma chérie.
Que mon bras soit utile à la noble Hongrie,
Bientôt, demain… Alors tu la jugeras mieux.

Oui-da, tu n’aimes pas les femmes… Mais la nôtre,
Lorsque retentira le cri de liberté,
Nous bénissant, voudra te ceindre à mon côté,
Et nous dira : « Soyez fidèles l’un à l’autre ! »


IV.
L’HIVER.


Quel temps ! Qu’a donc le vent pour siffler de la sorte ?
Le bassin du barbier danse devant la porte.

            Qu’on est bien, dans cet abri sûr,
            Près du poêle, à l’angle du mur !

L’artisan fend du bois au seuil de sa demeure ;
La bise geint plus fort que son marmot qui pleure.

            Qu’on est bien, dans cet abri sûr,
            Près du poêle, à l’angle du mur !

La sentinelle, ainsi qu’un homme qui s’irrite,
À grands pas emportés va devant sa guérite.

            Qu’on est bien, dans cet abri sûr,
            Près du poêle, à l’angle du mur !

L’étameur slave passe au loin, dans la campagne,
Et son nez est brûlant comme un piment d’Espagne.

            Qu’on est bien, dans cet abri sûr,
            Près du poêle, à l’angle du mur !

Et le Tzigane, hélas ! La bise souffle et crie,
Et lui claque des dents sous sa tente pourrie.