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EN DEÇA ET AU DELA DU DANUBE

III. .[1]
LA BOSNIE. — LES SOURCES DE RICHESSE, LES HABITANS ET LES PROGRÈS RÉCENS

La Bosnie est la plus belle province de la péninsule balkanique. Elle rappelle la Styrie, pays d’alpes et de forêts. Voyez la carte : partout des chaînes de montagnes et des vallées. Parallèlement aux Alpes Dinariques, qui séparent ici le bassin du Danube de celui de la Méditerranée, elles courent assez régulièrement du sud au nord, formant les bassins des quatre rivières qui se jettent dans la Save et qui sont, en allant de l’ouest vers l’est : l’Unna, la Verbas, la Bosna et la Drina. Mais ces chaînes se ramifient en une grande quantité de contreforts latéraux, et, au-delà de Serajewo, les soulèvemens s’entremêlent en des massifs inextricables, que dominent les sommets abrupts du Dormitor, à une altitude de 8,200 pieds et ceux du Kom à 8,500. Il n’y a de grandes plaines que dans la Posavina, le long de la Save, du côté de la Serbie. Partout ailleurs, c’est une succession de vallées où coulent des rivières et des ruisseaux et que couronnent des hauteurs boisées. Le pays ne se prête donc pas à la grande culture des céréales, comme la Slavonie et la Hongrie ; mais on pourrait y imiter l’économie rurale de la Suisse et du Tyrol, en élevant de nombreux troupeaux, ce qui vaut mieux que de faire du blé, par ce temps de concurrence américaine.

  1. Voyez la Revue du 15 juin et du 1er août.