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porteurs craignent que le dividende ne puisse être maintenu pour 1885 même au niveau, déjà réduit, de celui de 1884.

Le Comptoir d’escompte, dont les opérations suivent un courant constamment régulier, échappe par la nature même de ces opérations, au moins en partie, à l’influence de la stagnation générale des affaires. L’excellent classement de ses titres et la fixité presque absolue du dividende maintiennent aisément un cours peu éloigné de 1,000 fr.

Nous passons ensuite aux sociétés qui ne peuvent obtenir de bénéfices que de l’emploi plus ou moins fructueux des fonds que leur confie leur clientèle de déposans. Les reports ne donnent plus de déficits, les affaires nouvelles font défaut. Les émissions restent encore la meilleure source de profit, et presque toutes ont réussi admirablement ; mais les opérations de ce genre ont été rares et ne pouvaient, par leur nature, laisser qu’une marge bénéficiaire peu importante pour les établissemens de crédit qui s’y étaient intéressés. Les prévisions pour les dividendes de 1885 sont peu favorables. Nul, dans le public, ne se soucie, en achetant des actions de banques, de courir des aléas fâcheux, que ne compense aucune éventualité favorable.

La Société générale reste donc tout à fait délaissée à 455. Il en est de même du Crédit lyonnais à 540, de la Banque d’escompte à 447, de la Banque franco-égyptienne à 471.

Les sociétés immobilières sont bien plus faibles encore : la Foncière lyonnaise à 315, les Immeubles à 375, la Rente foncière à 137. Le Crédit mobilier peut être compris dans le même groupe, puisque son portefeuille est composé en majeure partie d’actions de la nouvelle Société immobilière de Marseille. Il végète à 225 francs.

Parmi les établissemens de crédit étrangers, la Banque ottomane seule donne lieu à quelques affaires. Nous en avons parlé plus haut. La Banque des pays Autrichiens est immobile à 450, la Banque des pays Hongrois de plus en plus délaissée à 266. Il est probable que ce dernier établissement ne tardera pas à être mis en liquidation.

Les actions des chemins français ne subissent aucune fluctuation de cours. Les recettes diminuent toujours, et l’apparition du choléra dans le midi de la France est peu propre à favoriser un réveil d’activité dans le mouvement des transports. Mais les actionnaires savent qu’en vertu des conventions de 1883, les dividendes des grandes compagnies, saut celui du Nord, ne peuvent subir de réduction. On traite donc ces titres comme de véritables obligations. Les valeurs industrielles ont été assez bien tenues, notamment le Gaz, le Suez, les Allumettes. L’action de Panama est restée très faible à 433, et les obligations des trois catégories ont été offertes au-dessous des cours cotés au milieu du mois.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.