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VILLARS
DIPLOMATE

« Le jeune Villars, fils d’Orondate, écrivait Mme de Sévigné à Bussy le 26 août 1688, est revenu d’Allemagne, où il a fort bien fait pour les négociations dont il s’est fort bien acquitté : il a eu l’agrément du roi pour la charge de commissaire-général de la cavalerie. » A l’octroi de cette grâce Louis XIV avait daigné ajouter la faveur des paroles suivantes : « Je vous savais brave homme, mais je ne vous savais pas si bon négociateur. » Malgré des débuts aussi remarqués, ce n’est pas comme diplomate que Villars a conquis la renommée : sa diplomatie ne valut jamais sa stratégie et, aux conférences de Rastadt, l’épée du vainqueur de Denain pesa d’un poids plus lourd dans la balance des événemens que la plume de l’ambassadeur. Il nous a semblé pourtant qu’il y avait quelque intérêt à rechercher dans la longue carrière de Villars ce qui appartient spécialement à l’histoire diplomatique et à étudier une grande figure militaire par un côté qui ne relève pas de la guerre. Des documens inédits[1], parvenus en grand nombre entre nos mains, nous ont

  1. Mémoires manuscrits et Correspondances de Villars. — Archives du ministère des affaires étrangères et du dépôt de la guerre. — Archives de la cour d’Autriche à Vienne et de la cour de Bavière à Munich. — Archives du comte Torring, à Munich. — Ces derniers dépôts m’ont été ouverts avec une libéralité à laquelle je me plais à rendre un hommage reconnaissant; quant aux Mémoires manuscrits, y en ai entrepris la publication pour la « Société de l’histoire de France ; » le premier volume vient de paraître.