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revenus; il prend donc rang avant les obligations privilégiées et les Domaniales. On a fixé le prix d’émission à 95 1/2, et il s’est aussitôt négocié avec une prime de près de 2 pour 100. La coupure est de 100 livres sterling ou 2,500 francs, ce qui établit le prix d’émission au change de 25.20 à 2,406 fr. 60.

A l’intérieur, la chambre des députés en a fini avec le budget de 1886, et le sénat a voté le projet de loi relatif à la caisse des écoles et à celle des chemins vicinaux, projet de loi autorisant la création, pour un montant total de 319, 744,000 francs, d’obligations de 500 francs, portant un intérêt annuel de 20 francs, remboursables au moyen d’annuités finissant au 16 décembre 1907.

Les recettes des chemins de fer présentent chaque semaine de nouvelles diminutions. On ne peut donc s’étonner de voir les cours des actions rester stationnaire, malgré le goût si vif des capitalistes pour ce genre de valeurs.

Le Saragosse et le Nord de l’Espagne ont baissé. Les recettes commencent à être très sensiblement affectées par l’extension que prend l’épidémie cholérique. Les dividendes de 1885 seront probablement inférieurs à ceux de 1884, on peut dire sûrement en ce qui regarde le Saragosse. Le 4 pour 100 Extérieure se tient assez ferme aux environs de 58; mais la misère et la dépopulation vont porter une rude atteinte aux recettes du trésor et de grandes difficultés financières sont à prévoir. Les Chemins autrichiens, les Lombards et les Méridionaux ont conservé leurs anciens cours.

La Banque de France se maintient au-dessus de 5,000 francs, bien que ses bénéfices hebdomadaires soient en diminution. Le Crédit foncier peut au contraire présenter un compte de profits et pertes plus élevé à ce jour que celui de la période correspondante de 1884. Le Gaz est sans changement à 1,505, les Voitures à 600, les Omnibus à 1,140. Le conseil général de la Seine a repoussé l’approbation des traités passés avec cette dernière compagnie pour l’exploitation des réseaux Nord et Sud. La Compagnie Transatlantique a tenu le 20 juillet une assemblée générale qui a autorisé une émission d’obligations.

La Banque ottomane et le Turc ont été négligés. L’Unifiée, à 327, n’a pas profilé, comme on l’aurait pu supposer, de l’heureuse influence de l’emprunt égyptien de consolidation. La Compagnie du canal de Panama a tenu, le 29 courant, son assemblée générale annuelle. Il y a été reconnu par l’administration que les prévisions primitives de dépenses seraient notablement dépassées, que le canal coûterait sans doute de 1,200 à 1,300 millions, et qu’il faudrait émettre, dans un délai plus ou moins rapproché, un emprunt de 600 millions de francs, en obligations à lots, si l’autorisation en peut être obtenue des pouvoirs publics.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.