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renseignemens que ce journal déclarait émaner de la plus haute autorité. On aurait reçu vendredi à Londres la réponse du gouvernement russe aux contre-propositions anglaises concernant la frontière afghane, et cette réponse aurait apporté l’acceptation des contre-propositions. La question de frontières serait donc définitivement réglée, au moins dans ses lignes principales, le détail du tracé étant remis aux soins de la commission de délimitation.

Les Fonds russes ont, sur cette nouvelle, monté de 1 franc, l’Italien de 0 fr. 70 et le Hongrois de 0 fr. 40. Pour toute la quinzaine, la hausse est de 1 fr. 50 sur le premier fonds et de 1 franc sur le second. Il est probable que, sur l’ensemble du groupe des valeurs internationales, la liquidation va faire disparaître les dernières traces de la crise qui atteignait à la fin d’avril son maximum d’intensité. L’Unifiée ne s’est pas associée à la hausse générale et reste offerte à 320.

L’épargne a poursuivi pendant tout le mois de mai ses achats en rentes et en obligations. Les titres de cette dernière catégorie ont de nouveau atteint les cours les plus élevés cotés il y a deux mois, surtout les obligations des grands chemins de fer français. Aussi l’argent disponible se hasarde-t-il plus que par le passé dans la région des obligations industrielles et étrangères. On en peut juger par le résultat étonnant de la souscription qui vient d’avoir lieu à cent mille obligations de la compagnie des Asturies, Galice et Léon. L’émission a été plus de six fois couverte ; il a été demandé 658,000 titres par plus de 35,000 souscripteurs, ce qui ne permet d’attribuer qu’un titre à toute demande de une à douze obligations. Cet éclatant succès est expliqué principalement par le fait que les nouvelles obligations ont leur service d’intérêt et d’amortissement garanti par la compagnie du Nord de l’Espagne.

Il ne s’est produit aucun changement de cours sur les actions des grandes compagnies, et il en sera sans doute ainsi, malgré la faveur dont jouit cette catégorie de titres auprès de l’épargne française, aussi longtemps que se prolongera la période de diminution des recettes. Cette diminution tend à s’atténuer ; mais le seul fait qu’elle ne fait pas place à un mouvement contraire prouve que la crise commerciale et industrielle est encore loin de son terme.

Les recettes s’améliorent au contraire pour les Chemins autrichiens et lombards. Mais l’effet ne s’en produit pas encore sur les cours. L’assemblée générale des Lombards, tenue le 16 courant, a décidé la répartition d’un dividende de 7 francs. Un solde de 2 millions de fr. est reporté au compte de l’exercice 1885 ; le conseil a été autorisé à contracter un emprunt de 50 millions de francs (l’émission devant avoir lieu en Allemagne en marks) pour couvrir des dépenses d’établissement auxquelles il avait été fait face jusqu’ici à l’aide des