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dépenses de la caisse. Dans quelques-unes de ces mêmes mines, par exemple à Liévin, à Grenay, on a créé, outre la caisse de secours proprement dite, une caisse d’épargne qui reçoit en dépôt les économies des ouvriers et leur paie un intérêt de 5 ou même de 5,65 pour 100. La compagnie d’Aniche a même fondé des prix, variant de 10 à 60 francs, pour les ouvriers qui auront fait dans l’année les versemens les plus importans. Dans les mêmes bassins, les caisses de secours accordent généralement par jour : 1 fr. 50 ou 2 fr. 40 au « piqueur » marié, 1 fr. 20 ou 1 fr. 80 au piqueur célibataire, selon qu’il est simplement malade ou qu’il a été blessé, et un supplément de 2 à 3 francs si le blessé a besoin d’être « veillé. » Elles accordent des pensions viagères aux vieux ouvrière impropres au travail : de 240 à 328 francs après vingt-cinq à trente ans de services ; de 328 à 380 francs après trente à trente-cinq ans ; de 380 à 408 après trente-cinq à quarante ans, de 408 à 480 au-delà de quarante ans. Les veuves d’ouvriers tués reçoivent 300 francs et les veuves d’ouvriers pensionnés ou morts naturellement pendant qu’ils étaient encore occupés, de 72 à 168 francs selon les années de service de leurs maris.

Au Creuzot, depuis 1877, la compagnie opère tous les ans, à la caisse des retraites pour la vieillesse, un versement calculé à raison de 2 pour 100 des salaires du personnel non marié, de 3 pour 100 des salaires du personnel marié, mais sans avoir fait, sur ces salaires, le moindre prélèvement. D’après les derniers statuts de Blanzy (Saône-et-Loire), la caisse de secours transformée en société de secours mutuels est alimentée par une retenue de 3 pour 100 sur les salaires, par une subvention égale des exploitans et par quelques autres produits accessoires ; mais la compagnie fournit, outre sa cotisation, l’usage gratuit des bâtimens nécessaires aux écoles, à l’hôpital, à la pharmacie, au logement des médecins et des instituteurs, ainsi que le chauffage et que le premier mobilier de tous ces bâtimens : de plus, elle a fondé, il y a vingt ans, une caisse de retraite, à sa charge exclusive, qui assure aux ouvriers mariés et célibataires des pensions de 300 et de 240 francs pour soixante ans d’âge et quarante ans de service, de 240 et de 180 francs pour. cinquante-cinq ans d’âge et trente-cinq ans de service.

Dans le bassin de la Loire, les diverses sociétés minières gardent des caisses particulières qui ont encore à leur charge les soins à donner en cas de maladie et les secours aux ouvriers légèrement blessés. Ces blessés reçoivent 1 franc par jour, plus 0 fr. 25 pour leurs enfans au-dessous de douze ans, les veuves 0 fr. 00 et chacun de leurs jeunes enfans 0 fr. 25. Il est aussi alloué 1 franc par jour aux malades. Mais les plus importantes de ces sociétés, au nombre