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de l’heure, du lieu, du moment et des conditions les plus favorables à leur action. C’est pourquoi nous sommes d’avis de confier aux marins les côtes avec leurs ouvrages d’artillerie, désormais destinés presque uniquement à soutenir les attaques des torpilleurs et à protéger leurs centres d’approvisionnement et de ravitaillement, avec leurs défenses fixes par la torpille et leurs escadrilles toujours mobiles de torpilleurs. Mais, pour bien comprendre le but et l’étendue de cette réforme, il est nécessaire d’entrer dans des détails précis, d’expliquer l’organisation actuelle avec ses défauts, ses lacunes et aussi ses avantages, dont on pourrait profiter en les développant. C’est ce que nous allons essayer de faire aussi clairement qu’il nous sera possible.


II

A l’heure actuelle, la défense de nos ports de guerre, — la seule, nous le répétons, qui soit confiée à la marine, — placée, pour chacun d’eux, sous la haute responsabilité du vice-amiral, préfet maritime, dépend, en ce qui concerne les engins sous-marins, du contre-amiral major-général. Le major-général préside la commission locale, sorte de conseil par les soins duquel sont étudiées toutes les questions qui ont trait aux défenses sous-marines. Cette commission comprend : le major-général, président ; le commandant de la défense fixe ; le commandant de la défense mobile ; le commandant en second de la défense fixe ; un des lieutenans de vaisseau de la défense fixe ; un des lieutenans de la défense mobile ; un officier d’artillerie de marine ; un officier du génie maritime ; un ingénieur des travaux hydrauliques ; un lieutenant de vaisseau torpilleur secrétaire. Ainsi composée, la commission locale a l’initiative des propositions qui concernent la défense par des engins sous-marins. Les rapports qu’elle présente sur ces questions sont renvoyés par les soins du préfet maritime, et accompagnés de ses observations, au ministre de la marine, lequel approuve ou désapprouve les mesures soumises à son examen. Cette organisation présente l’inconvénient très sérieux de créer un antagonisme regrettable entre le préfet, qui a le pouvoir exécutif, et la commission locale, dont le président est pourtant son subordonné. Il en résulte des conflits plus ou moins aperçus, plus ou moins graves, mais très réels et très préjudiciables au service. Quoi qu’il en soit, l’exécution des mesures proposées par la commission locale et sanctionnées par le ministre est du ressort de trois services beaucoup plus distincts en apparence qu’ils ne le sont en réalité : 1° la défense fixe ; 2° la défense mobile ; 3° la commission de réglage.

On désigne sous le nom de défense fixe la défense des ports par