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la vigne. La viticulture donne lieu à une industrie importante, à laquelle le climat est favorable ; les vins fins sont exportés, les qualités ordinaires consommées sur place. Ou fabrique des raisins secs ; on cultive en grand l’amandier et l’olivier, qui donne une huile excellente. Les bois sont exploités avec profit, comme les gommiers, les arbres à tan, les matières tinctoriales.

L’industrie pastorale est très développée. En 1883, on a recensé 6,667,000 moutons, 306,000 bœufs, 162,400 chevaux, 100,000 porcs. En 1882, on a expédié pour une valeur de 60 millions de francs de laine. Il faut tenir compte aussi de l’industrie manufacturière, qui va progressant. Il y a même des chantiers de construction de navires.

Le commerce de l’Australie du Sud s’est élevé à 300 millions de francs en 1882, dont l’Angleterre a pris la moitié. Les colonies australiennes, le Cap, Natal, ont fait le reste. Les pays étrangers ne font guère que 2 pour 100. En 1883, la valeur du commerce est descendue à 270 millions. L’exportation des céréales et des farines est de 40 millions de francs, celle du cuivre de 6,500,000 francs. On a expédié 121,000 balles de laines en 1883-84 et 120,000 en 1882-83. Adélaïde opère les deux tiers des échanges. Elle est à quarante jours de l’Angleterre par Southampton. C’est une jolie ville ; c’est l’entrepôt des laines, des céréales, des cuivres. Elle a été fondée en 1872 par deux colons qui ont donné pour cela chacun 1 million de francs.

Le mouvement de la navigation est de 2,156 navires, entrés et sortis, avec 1,200,000 tonneaux.

Le budget de la colonie, pour 1883, est de 2,060,140 livres sterling aux recettes et de 2,330,079 aux dépenses ; il se solde, comme on voit, en déficit. Les entrées comprennent les droits de douane, qui sont assez élevés, la vente des terres de la couronne, le rendement des chemins de fer, des postes, des télégraphes ; à Adélaïde, les tarifs des eaux et du port. En 1883, on voulait imposer la propriété. Aux dépenses, il y a les travaux publics, les avances aux immigrans et un tiers pour les frais d’administration, honoraires des juges, police, prisons. La dette est de 13,982,000 livres au 31 décembre 1883 ; elle remonte à 1852. L’avenir de la colonie est assuré par l’immigration, le développement de l’agriculture et de l’industrie pastorale, enfin par l’exploitation des mines.


IV. — L’AUSTRALIE DE L’OUEST, LA TASMANIE.

L’Australie de l’Ouest. — Jusqu’en 1826, aucune puissance européenne n’avait pris possession de la partie du continent australien située à l’ouest du 129e degré de longitude est L’autorité