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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.



31 janvier.

Cette année, qui commence sans éclat et sans élan, va donc être à peu près tout entière aux élections, c’est-à-dire aux agitations stériles, aux brigués, aux hâbleries de factions, aux programmes menteurs, et aussi peu que possible aux affaires sérieuses du pays. Tous les pouvoirs vont passer par l’épreuve du scrutin. Avant qu’un an soit écoulé, c’est M. le président de la république qui aura un successeur à l’Elysée ou qui verra s6ri consulat prolongé par le vote d’un congrès réuni pour la circonstance. Avant que l’été soit fini ou peut-être avant qu’il ait commencé, si les politiques du jour voient quelque avantagé de parti à précipiter une dissolution, c’est la chambre des députés qui comparaîtra devant le suffrage universel consulté dans ses comices, selon la vieille rubrique. Pour aujourd’hui, c’est le sénat qui vient d’ouvrir la série des expériences de scrutin par un renouvellement partiel, par l’application de la loi électorale récemment votée dans l’intérêt des candidats républicains, comme on en a fait assez naïvement l’aveu. L’opération ne date que d’hier, du 25 janvier ; les opérateurs l’ont exécutée sans douleur, et maintenant la session qui avait été interrompue après un seul jour de séance où le nouveau ministre de la guerre avait eu le temps de faire sa première apparition, cette session reprend son cours avec ce qu’on peut appeler le sénat de la révision, en attendant la chambre, qui sera peut-être l’élue du scrutin de liste, et le président de la république, qui sera à son tour l’élu des assemblées nouvelles. Le cycle alors sera complet ; toutes les cérémonies de l’évolution constitutionnelle seront accomplies, — sauf l’imprévu qui