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qu’il l’a été depuis bientôt six mois que la campagne de hausse est commencée.

Certaines valeurs ont partagé pendant la seconde moitié du mois la faveur témoignée par la spéculation aux rentes françaises. Ainsi l’Italien a monté d’un franc sur le vote de confiance obtenu par M. Depretis, à Rome, avant la séparation des chambres. Ce vote ne décidait qu’implicitement du sort des conventions de chemins de fer qui ne pourront être définitivement discutées qu’en janvier. Mais la spéculation engagée sur l’italien considère l’adoption comme certaine, et va sans doute chercher à consacrer sa victoire par la conquête du pair sur l’Italien. Elle n’est plus d’ailleurs séparée du cours rond que par 50 centimes.

La Banque d’escompte est l’établissement qui a mené cette brillante campagne sur l’Italien et les Chemins méridionaux (ceux-ci ont monté de 150 francs depuis un an). Il était juste qu’il commençât à en recueillir les fruits. La hausse a commencé aussitôt après l’échange des anciennes actions libérées de 125 fr. contre les nouvelles libérées de 250 francs. On cotait 532 le 15 courant ; à 565, la plus-value est de 330 La Banque de Paris, pendant longtemps immuable à 730, a été portée à 750, mais n’a pu conserver ce cours, et finit l’année à 762. La Société générale a gagné 12 fr. à 470, et le Mobilier 15 à 265, le Comptoir d’escompte 17 à 982. Les titres des autres établissemens de crédit n’ont pas varié. Le Crédit foncier s’est constamment soutenu au-dessus de 1, 330. Le Crédit lyonnais est plutôt lourd à cause des appréhensions que suscite la situation de la Société foncière lyonnaise, de même que l’incertitude qui plane sur les affaires financières du Mexique relient la Banque franco-égyptienne à 508.

Les désastres qui ont frappé plusieurs banques, à Vienne, ont amené des offres sur les titres des établissements de crédit austro-hongrois. Le Crédit foncier d’Autriche a reculé de 20 fr., la Lænderbank de 5 fr. Celle-ci a fait annoncer que les bénéfices de 1884 étaient aussi élevés que ceux de 1883 et que la répartition en était réservée à l’assemblée générale qui serait convoquée prochainement.

Les actions des chemins ne donnent lieu qu’à très peu de transactions. Le portefeuille ne vend pas, mais il n’achète pas davantage à cause des diminutions de recettes qu’apporte régulièrement chaque semaine. Les conventions ont garanti des dividendes minimum ; l’affaiblissement des recettes n’atteint donc pas le revenu des titres, mais il obère les compagnies en obligeant celles-ci à avoir recours à la garantie de l’état pour des sommes considérables. Le Nord de l’Espagne et le Saragosse tendent à se relever de la réaction qui avait ramené ces deux actions l’une à 537, l’autre à 390. La crise viennoise pèse sur le cours des Chemins autrichiens et lombards.

Le Suez n’a cessé de fléchir depuis le 15. A 1,820, cependant, les