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par lequel ! ’Autriche céda la Vénétie, eut pour conséquence des arrangemens analogues à ceux qui avaient suivi le traité de Zurich. Les lignes vénitiennes, d’une étendue de 455 kilométrés, entrèrent dans le réseau de la Société de la Haute-Italie, à laquelle toutes les concessions faites par l’Autriche sur les territoires de Venise et de Mantoue furent transportées et confirmées par une loi du parlement italien du 25 avril 1867. Cette loi était rendue en conformité d’une convention conclue à Vienne le 13 avril précédent et qui consacrait à nouveau la division en deux branches distinctes de la Société privilégiée, devenue Société des chemins de fer du sud de l’Autriche et de la Haute-Italie.

Toutes les lignes importantes étant ou construites ou en voie d’achèvement, le réseau de la Haute-Italie ne devait plus s’accroître désormais que par la concession ou l’affermage de quelques raccordemens ou de quelques prolongemens d’une médiocre étendue et par un démembrement du réseau de la Société des chemins de fer romains, dont il est temps de retracer l’histoire.


II

Dès l’année 1847, le pape Pie IX avait ordonné la mise à l’étude d’une ligne de Rome à Frascati et du prolongement ultérieur de cette ligne vers la frontière napolitaine. Les événemens de 1848, qui contraignirent le pontife à se réfugier sous la protection du roi de Naples, suspendirent l’exécution de ce projet. Ce ne fut qu’en 1851 qu’un décret pontifical concéda ce chemin de Rome à Frascati à une compagnie composée de grands seigneurs et de capitalistes romains, parmi lesquels figuraient le prince Torlonia et le comte Antonelli, neveu du cardinal secrétaire d’état. Cette compagnie, qui prit le nom de Société Pio-Latina, poursuivit les études entre Frascati et Ceprano et obtint la concession définitive de ce prolongement par un décret du 11 juin 1856. De son côté, le gouvernement napolitain, par un décret du 13 octobre 1856, approuvait les statuts d’une compagnie qui demandait à prolonger de Capoue à Ceprano la ligne déjà construite de Naples à Capoue et à établir ainsi la communication par voie ferrée entre Naples et Rome.

La Société Pio-Latina ne put ouvrir à l’exploitation la petite ligne de Rome à Frascati que le 7 juillet 1856. Il était donc impossible de compter sur elle pour exécuter les lignes importantes dont le gouvernement pontifical reconnaissait la nécessité, mais qui toutes exigeaient des travaux difficiles et coûteux. Ces considérations déterminèrent le gouvernement pontifical à accepter les propositions d’un groupe de capitalistes français, auquel il accorda,