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REVUE DES DEUX MONDES.

Déjà le 3 pour 100 s’est relevé à 76.50 et le 4 1/2 à 107.10. Les détenteurs de ce dernier fonds auront à toucher dans quinze jours le montant d’un coupon trimestriel ; ce qui explique les achats au comptant. Quant aux actions de chemins de fer, elles ont baissé de 15 à 20 francs. Ces titres ont été entraînés dans le recul général et de plus subissent l’influence de la faiblesse persistante de leurs recettes hebdomadaires. Cependant les acheteurs sont déjà revenus au Midi à 1,150 et au Lyon à 1,180.

Les valeurs du Suez ont également à lutter contre l’effet des diminutions de recettes. Au-dessus de 1,900 francs, les offres sont redevenues rares ; la moindre amélioration dans l’état du marché provoquerait la réapparition de ce cours.

Le Gaz s’est soutenu au-dessus de 1,500 francs, par suite du gain de son procès contre la ville devant le conseil de préfecture. La ville a vu repousser sa demande tendant à un abaissement des tarifs de la Compagnie. Il lui reste, pour obtenir la diminution désirée du prix du gaz, la voie de l’arrangement à l’amiable au moyen d’une prolongation de la durée du monopole.

Les titres des établissemens de crédit sont restés à peu près immobiles. Il est vrai que la plupart n’ont échappé à la baisse que par l’abandon absolu où les oublie la spéculation et par une absence presque complète de transactions. D’ailleurs il n’y a pas de motifs sérieux de hausse sur cette catégorie de titres, les émissions les plus récemment tentées ayant complètement échoué.

Les fonds étrangers ont été assez maltraités depuis quinze jours, surtout l’Italien, qui n’a pu reprendre sans quelque peine le cours de 93, après détachement d’un coupon de 2 fr. 17, et l’Extérieure d’Espagne, qui, après le paiement de son coupon, a immédiatement baissé de 1 franc. En Italie, le parlement s’est séparé sans que l’affaire des conventions de chemins de fer ait pu être portée devant lui, ce qui a été un désappointement assez vif pour la spéculation. L’Unifiée d’Égypte se maintient très ferme à 295. Les propositions de l’Angleterre ont été accueillies froidement par les représentans des puissances, et les porteurs de titres ne désespèrent pas de voir leurs intérêts vigoureusement défendus dans la conférence. Les combinaisons les plus diverses sont mises en avant pour parer aux difficultés de la situation ; une des plus intéressantes est celle que signalaient hier des dépêches de Londres et qui tendrait à l’émission d’un impôt général sur le revenu en Égypte. Les créanciers ne seraient atteints ainsi qu’indirectement et leurs droits resteraient intacts.


Le directeur-gérant : C. Buloz.