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tropicales, se montre sous une multitude de formes, est propre à la Nouvelle-Zélande, mais on la rencontre seulement au nord [1].

Sur les falaises de Wangaroa, et en quelques autres endroits, le regard est attiré par ses fleurs d’un pourpre éclatant. Aux mêmes lieux croissent de remarquables arbrisseaux que des botanistes rapportent à la famille dont les violettes représentent une des formes les mieux connues.[2].

En descendant vers le détroit de Cook, on arrive dans les plaines qui, du côté oriental, s’étendent jusqu’à Wanganoï et à la baie de Hawke. Aux deux rives du détroit de Cook, pareille est la végétation, mais lorsqu’on avance vers le sud, l’influence d’un climat plus froid se manifeste. Certaines plantes du Nord ont cessé de croître à une limite que jamais elles ne dépassent ; d’autres espèces des mêmes genres les remplacent ; des types qu’on croirait empruntés à la flore de l’Europe tempérée se présentent en plus grand nombre. Dans l’île du Sud, les conditions de l’atmosphère varient beaucoup sous les mêmes parallèles. À l’ouest, on s’en souvient, la pluie tombe en quantité infiniment plus considérable que dans la partie située à l’est des hautes montagnes ; ainsi changent les aspects de la végétation. Près des rivages abondent les véroniques formant d’épais buissons, les oliviers, les hêtres, les arbres de la famille des myrtes, de l’espèce que les colons appellent le bois de fer, dont les branches tordues attestent la violence des ouragans. La partie montagneuse jusque à la hauteur de 800 mètres est couverte de forêts où se pressent les conifères[3], où s’étalent les grandes légumineuses, les tiliacées et les myrtacées[4]. Au-dessus de 300 à 400 mètres, les pins rouges et blancs diminuent et le phylloclade des Alpes se montre en abondance. À cette altitude, on est frappé de la profusion des cryptogames ; tout arbre, tout buisson est chargé de lichens, de mousses et de champignons. Dans les hautes vallées, les bouquets d’oliviers, les buissons de véroniques, les taillis de certaines plantes de la famille des composées, les cassinies, occupent la plus grande partie du terrain. La flore sous-alpine est d’un extrême intérêt ; on y voit un charmant arbrisseau qui, dans la saison printanière, se charge de jolies fleurs blanches[5], de magnifiques bruyères d’un genre particulier[6], une étonnante diversité de ces plantes basses

  1. Hibiscus trionum.
  2. Hymenanthera crassifolia, Hypomene tuberculata.
  3. les conifères les plus répandus dans l’ile du Sud sont le Podocarpus-spicata et le Podocarpus dacrylioïdes.
  4. Des genres Metrosideros et Leptospermum.
  5. Plagianthus Lyallii de la famille des maivacées.
  6. Le genre Dracophyllum.