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ÉTUDES DIPLOMATIQUES

LA PREMIÈRE LUTTE DE FRÉDÉRIC II ET MARIE-THÉRÈSE
D’APRÈS DES DOCUMENS NOUVEAUX



VII[1].

CAMPAGNE DE FLANDRE. — INVASION DE L’ALSACE.


Le réveil inattendu d’une nation que chacun croyait épuisée ou endormie, l’attitude énergique soudainement prise par un souverain qu’on supposait condamné à une éternelle enfance, causèrent dans toutes les cours d’Europe un étonnement égal, mais mélangé d’impressions bien différentes. La surprise ne pouvait apporter que du contentement à tous les alliés de la France, soit avoués, comme Élisabeth Farnèse et Charles VII, soit secrets et encore incertains, comme Frédéric et les princes protestans d’Allemagne ; mais, pour tous nos adversaires, c’était un sujet imprévu d’alarmes et un pénible mécompte. Il semble que ce sentiment ne dût se faire jour nulle part avec plus de vivacité qu’à Vienne et dans les conseils de Marie-Thérèse. Là, le désappointement était complet et le changement à vue très mortifiant. La veille, une victoire, remportée sur tous les théâtres, assurait une domination sans contestation ; tous

  1. Voyez la Revue du 1er  et du 15 janvier, du 15 février, du 1er  mars, du 1er  avril et du 1er  mai.