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les bureaux, avaient réclamé des économies, il y a unanimité dans la commission sur ce point essentiel qu’une résistance énergique doit être opposée aux propositions de dépenses nouvelles et que l’équilibre budgétaire ne doit pas être cherché dans l’établissement d’impôts nouveaux. C’est donc la politique du cabinet qui triomphe, puisque cette politique en matière financière se résumait ainsi : pas d’augmentations de dépenses, pas d’impôts nouveaux. Il est à noter toutefois que, dans la plupart des bureaux, les candidats ont attaqué avec beaucoup de vivacité les propositions fiscales de M. Tirard. L’esprit généra! dont la commission paraît animée peut rassurer le monde financier au point de vue du sort immédiatement réservé aux fantaisies des réformateurs de l’assiette de l’impôt; mais il est possible que l’accord soit difficile entre le ministre des finances et la majorité des commissaires. Constatons cependant l’impression favorable produite par le discours d’ouverture du président de la commission, M. Rouvier. Enfin la Bourse ne pouvait que se montrer satisfaite du double succès remporté vendredi dernier à la chambre des députés par le gouvernement, d’abord au sujet de la révision de la constitution, puis sur la question de Madagascar.

Nous avons indiqué plus haut les variations de cours qui se sont produites sur les actions de nos chemins de fer. Les recettes sont toujours en diminution; mais le public qui achète ces titres ne s’en émeut pas; il établit ses calculs sur le montant du dividende garanti, et estime que le Midi et l’Orléans, par exemple, ne sont pas encore à leurs prix. Les recettes sont également en diminution sur les chemins autrichiens et sur les Lombards, dont les titres sont un peu délaissés à 662 et 320 francs. Les cours du Nord de l’Espagne et du Saragosse se tiennent fort bien ; la hauss8 dont ces titres ont bénéficié depuis le commencement de l’année paraît définitivement acquise. Les compagnies du Lyon et du Nord ont fait savoir, ces jours derniers, à quel chiffre s’élèverait leur dividende respectif pour 1883. Les actionnaires du Lyon recevront 55 fr. par titre, ceux du Nord 73 fr.

Les actions de la Banque de France, constamment offertes, ont baissé d’environ 250 francs depuis le 15 mars. Les bénéfices réalisés à ce jour depuis le 1er janvier sont cependant aussi élevés que ceux de la période correspondante de 1883. Mais on a pensé, dit-on, que le ralentissement général des affaires et l’abondance de l’argent obligeraient la Banque à baisser le taux de son escompte, d’où résulterait une diminution forcée des bénéfices. Les vendeurs ne doivent pas oublier que peu de titres sont aussi solidement classés que les actions de la Banque de France, et que cette valeur se prête mal, par conséquent, à des opérations à découvert.

La Banque de Paris se maintient à 870 francs. On sait maintenant que le dividende de 1883 sera fixé à 50 francs. Le Crédit lyonnais et