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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 janvier.

A peine les premiers jours de l’année nouvelle sont-ils passés, fuyant déjà à tire-d’aile, voici qu’on est sans plus tarder ressaisi par les réalités et les tracas de la vie publique. Il faut revenir aux affaires sérieuses ou quelquefois prétendues sérieuses, aux luttes de tous les instans, aux embarras qu’on s’est le plus souvent créés. Il faut revenir à ce budget extraordinaire qui n’est point encore définitivement voté, aux lois de toute sorte qui sont restées en suspens, à l’expédition du Tonkin, dont le dernier mot est loin d’être dit, à l’armée coloniale que demande M. le ministre de la guerre, à cette réorganisation de la préfecture de police, que M. le ministre de l’intérieur réclame pour en finir avec les caprices du conseil municipal de Paris.

C’est l’œuvre du parlement, qui, après de courtes vacances, vient de se réunir de nouveau, sans beaucoup de bruit, pour la session de 1884. Les présidens que le privilège de l’âge a, dans les deux assemblées, mis pour un instant au fauteuil, — en attendant les présidens définitifs, qui viennent d’être élus, — ont cru devoir inaugurer cette session nouvelle par des paroles de sagesse. L’un a recommandé la concorde entre les partis, l’autre a signalé le danger des discussions écourtées et précipitées sur les plus graves affaires, sur les finances publiques. Rien certes de plus opportun, et si, au début de cette session qui s’ouvre avec l’année, il y a un souhait à former, c’est que dans toutes les délibérations, dans toutes les résolutions, il y ait un sentiment plus ferme, plus juste des intérêts supérieurs du pays ; c’est que gouvernement et assemblées entrent dans cette carrière nouvelle avec la volonté de consulter un peu plus ce qui convient à