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et les tambours battant aux champs, » ce que Coignet, qui n’a pas le qualificatif hyperbolique, appelle « un spectacle charmant. » Le jour de la bataille, c’est l’attaque des hauteurs d’Augerd par la réserve des grenadiers, jusque-là immobiles et impatiens de combattre : « Nous étions vingt-cinq mille bonnets à poil, et des gaillards. C’était un rempart mouvant. Nos bataillons montèrent la côte l’arme au bras, et, arrivés à distance, ils souhaitèrent le bonjour à la première ligne par des feux de bataillon, puis croisèrent la baïonnette. La musique se faisait entendre sur l’air :


On va leur percer le flanc!
Ran, ran, ran, ran, tan plan, tirelire !
On va leur percer le flanc!
Que nous allons rire !


En guise d’accompagnement, les tambours battaient la charge à rompre les caisses. C’était à entraîner un paralytique. » A Iéna,