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engendrée et maintenue jusqu’à ce jour la seule action d’une bienveillance mutuelle. — Si M. Blondel a été seul pour le spirituel travail que nous avons inséré sur le prétendu Théâtre maritime de la villa d’Aérien, on trouvera l’union en partie réalisée dans nos deux autres publications de ce genre, le temple de la Fortune de Préneste, et celui de Vénus et Rome, voisin du Colisée. On sait combien, était célèbre le sanctuaire : de la Fortuna primigenia : les débris en subsistent, mais dispersés, dans la petite ville moderne de Palestrina. il faut, pour les retrouver, fouiller les maisons, les caves, les jardins. Souvent le genre d’appareil de chaque fragment encore visible peut seul servir à déterminer, d’une manière générale, les diverses époques ; quelquefois c’est une inscription bien interprétée, un texte classique habilement compris, qui tire d’embarras et distingue les dates. On comprend combien la collaboration de l’architecte et de l’archéologue pouvait être ici féconde. C’est encore M. Blondel qui s’est chargé, pendant un séjour de sept mois à Palestrina, de rechercher et de mesurer tous les restes de l’édifice antique. Il en a dressé le plan, et, supposant toutes les fabriques modernes abattues, il en a donné une vue pittoresque dans une belle aquarelle qui a été fort admirée aux expositions publiques. Cette aquarelle, réduite par la photographie, a été insérée dans le second volume de nos Mélanges, avec un plan de la ville moderne. L’antiquaire voit ainsi du premier regard que dans telle église actuelle subsistent telles colonnes du temple antique, dans telle cave et dans tel jardin telle base et tel fragment de mosaïque. M. Blondel a joint à nos planches un texte technique ; mais celui des membres de notre École qui avait étudié le même sujet au point de vue historique et archéologique a aussi donné son commentaire, et chacun montre en quoi le travail de l’autre lui a profité.

Il en a été de même pour le temple de Vénus et Rome. M. Laloux, pensionnaire de la villa Médicis, — le même qui rapporte en ce moment d’Olympie une très belle restauration de l’enceinte sacrée du temple de Jupiter, — avait pris ce sanctuaire romain, l’un des plus beaux édifices du second siècle, pour sujet de son envoi de troisième année. Nous avons reproduit, en les réduisant, ses principaux dessins ; il nous a donné son texte explicatif, pour lequel il s’était aidé de recherches faites par l’École, et celle-ci y a ajouté un certain nombre d’observations sur de curieux documents de la renaissance relatif à l’histoire du temple et à son antique aspect.

On sait que le gouvernement français a entrepris de publier les restaurations de quatrième année faites par les architectes pensionnaires de l’Académie de France. Depuis que cette résolution a été