Page:Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 56.djvu/846

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1 fr. 20 par heure, soit 12 francs par jour en été pour une journée de dix heures, et 9 fr. 60 en hiver pour une journée de huit heures[1] ; le poseur 9 francs en été, 7 fr. 20 en hiver ; le tailleur de pierres ordinaire, le maçon et le briqueteur 8 fr. 50 en été et 6 fr. 80 en hiver ; le garçon maçon et le garçon briquetier 5 francs en été, 4 francs en hiver ; le charpentier 9 francs en été, 7 fr. 20 en hiver, le couvreur 8 francs et le garçon couvreur 5 francs ; le plombier ou zingueur 7 fr. 50 et le garçon plombier 5 francs ; le monteur gazier 10 fr. 25 ; l’ajusteur 9 fr. 90 ; l’aide-ajusteur 6 fr. 50 ; le parqueteur 9 francs ; le menuisier 8 francs ; le serrurier 7 fr. 50 ; le fumiste 7 fr. 50 et le garçon fumiste 4 fr. 50 ; le marbrier 8 fr. 50 ; le polisseur 7 fr. 50 ; le peintre en décors 12 francs ; le peintre ordinaire 8 francs ; le vitrier 8 fr. 50 ; le doreur 10 francs ; le colleur 8 francs ; enfin le miroitier 10 francs en été et 8 francs en hiver.

Parmi ces industries, il en est quelques-unes qui subissent pendant l’hiver une morte saison régulière qu’on évalue à deux mois, ce sont elles qui ont trait à la construction proprement dite : maçons, tailleurs de pierre, etc. Aussi beaucoup de maçons, originaires de la campagne, retournent-ils dans leur pays au mois de janvier pour n’en revenir qu’au mois de mars. C’est autant à déduire sur les 2,500 ou 3,000 francs qui constituent leur gain annuel (à supposer bien entendu qu’il ne subissent pas un chômage général). Mais celles qui s’exercent à l’intérieur des bâtimens déjà construits (peintres, doreurs, menuisiers) ne subissent aucune interruption. Quant à l’augmentation de ces salaires depuis quelques années (toujours d’après la Série des prix de la ville de Paris), cette augmentation varie de 25 pour 100, dans les industries les moins favorisées, à 60 pour 100, dans celles qui le sont le plus. Ce sont toujours les salaires les plus élevés dont l’augmentation proportionnelle a été le plus considérable. Ainsi le tailleur de pierres en ravalement, qui est payé 12 francs par jour, a vu son salaire hausser de 60 pour 100, tandis que le garçon plombier, qui est payé 5 francs, n’a bénéficié que d’une augmentation de 25 pour 100. Quant au garçon couvreur-guetteur, dont le métier très facile à exercer consiste à écarter les passans, il recevait 3 fr. 50 il y a sept ans ; c’est encore 3 fr. 50 qu’il reçoit aujourd’hui. Mais en moyenne il faut compter que l’augmentation a été de 40 pour 100.

Passons à une industrie bien voisine de celle du bâtiment, à l’industrie de l’ameublement. Sans entrer dans des détails qui finiraient par fatiguer l’esprit, je me bornerai à dire que les sculpteurs sur bois gagnent de 9 fr. à 12 fr. 50 par jour ; les tapissiers, de 8 francs

  1. L’été est compté du 1er mars au 31 octobre.