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et de l’Allemagne. C’est particulièrement en France que beaucoup d’esprits sérieux savent gré à M. de Rossi des faits nouveaux qu’il a présentés pour l’étude des questions religieuses, de tant de monumens qu’il a mis au jour, et discutés avec une probité vraiment scientifique. Il a conquis d’illustres amitiés particulièrement dans les rangs de notre Académie des inscriptions et belles-lettres, qui lui a décerné le plus haut titre dont elle dispose, celui d’associé étranger. Avec quelques-uns des principaux membres de cette compagnie, il a collaboré à l’édition française, ordonnée par Napoléon III et payée sur sa cassette, des Œuvres complètes de Bartolomeo Borghesi. Il a fait partie dès l’origine de la commission centrale, et les volumes auxquels il a particulièrement donné ses soins sont reconnaissables soit par les notes importantes qui portent sa signature, soit par l’insertion des lettres qu’il recevait tout jeune de l’illustre solitaire de Saint-Marin. C’est en France qu’une édition du Bulletin d’archéologie chrétienne traduit en français trouve le plus de lecteurs; et une traduction française de la Rome souterraine, dont chaque volume est presque aussitôt épuisé que publié, est depuis longtemps souhaitée de ce côté des Alpes.

La France a eu d’ailleurs, dès 1855, les prémices de cette renommée. M. de Rossi avait déjà trente ans, il avait eu la force rare de travailler jusqu’alors en silence, en préparant pierre à pierre un monument durable. Ces deux dissertations, l’une sur la représentation symbolique du poisson dans les peintures des Catacombes, l’autre sur les inscriptions chrétiennes de l’Afrique, — deux écrits importans qui marquent le vrai commencement de sa carrière et qui font époque dans la science, et d’où sont nés plus tard son grand recueil des inscriptions chrétiennes et sa Rome souterraine, — ont été imprimées alors chez Didot ; elles paraissaient dans ce Spicilége de Solesmes, dirigé par un savant bénédictin qui honore aujourd’hui doublement la France à Rome même, comme prince de l’église et comme digne héritier de tant de traditions françaises de science et de vertu.

Voilà quelques-uns des souvenirs et des motifs qui faisaient vraiment de cette journée, pour nous aussi, comme une fête de famille.

La création de l’École française de Rome a encore resserré ces liens, M, de Rossi est du nombre de ceux qui nous ont fait le plus cordial et le plus utile accueil. Il s’est intéressé aux publications que nous avons entreprises d’après les registres pontificaux de l’archive vaticane, aux travaux de M. Eugène Müntz sur l’histoire des arts à la cour des papes pendant le XVe et le XVIe siècle. Il a trouvé surtout en M. Louis Duchesne, un des nôtres, un disciple digne de lui, bientôt devenu son collaborateur.

Le troisième orateur avait un vaste champ, disions-nous, s’il entreprenait de signaler les titres scientifiques de M. de Rossi non mentionnés