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de notre époque) s’associent aux premières de façon à former un ensemble dont rien de ce que nous contemplons aujourd’hui à la surface du globe ne saurait nous donner l’idée.

Les fougères de l’âge carbonifère ont été l’objet de savantes Études, parfois contradictoires. Les uns, se fiant à l’apparence, voulaient les assimiler aux nôtres, comme si elles avaient appartenu aux mêmes genres ; les Allemands surtout ont suivi cette voie. D’autres, regardant cette apparence comme illusoire et superficielle, ont cru à des sections éteintes et à des affinités dont le vrai caractère échappait à l’analyse. Brongniart était du nombre de ces derniers et son opinion était la plus sage, puisque, par suite de patientes recherches sur les parties fructifiées de ces plantes et la structure de leur tige, recherches complétées heureusement par M. B. Renault, il a été démontré que ces fougères, sans rapport direct avec celles de nos jours, plus parfaites que les nôtres, presque toutes de grande taille et souvent arborescentes, ne pouvaient être comparées qu’aux types les plus exceptionnels des régions intertropicales actuelles. Non-seulement M. Grand’Eury a retrouvé leurs organes reproducteurs, dont il a décrit la structure, mais il a fait voir que les débris épars de leurs troncs aplatis et comprimés remplissaient des lits entiers, témoignant ainsi de l’abondance extrême de ces sortes de plantes, non moins remarquables par la puissance de leurs tiges ou de leurs souches que par l’étendue prodigieuse de leurs feuilles indéfiniment subdivisées et réellement colossales dans une foule de cas.

À côté des fougères se plaçaient l’es lycopodes géans que l’on a nommés « lépidodéndrées » et dont les strobiles convertis en silice et décrits aussi minutieusement que s’il s’agissait d’un organe vivant, ont laissé voir la même structure microscopique jusque dans la disposition de leurs séminules dissemblables selon le sexe, que celle qui distingue encore les lycopodes hétérosporés ou à spores différenciées.

Pour ces deux classes de plantes, rangées dans la catégorie des cryptogames, le problème est résolu et le classement définitif. Il n’en est pas de même de plusieurs autres végétaux de l’âge carbonifère, les uns controversés, les autres enveloppés d’obscurités que la science n’a pas encore percées.

Cependant les calamités sont généralement assimilées aux prèles, et il en est de même, bien qu’à un degré plus éloigné, des annulaires et des astérophyllites, plantes dont les rameaux portaient de distance en distance des fascicules de feuilles distribuées en étoile. Plus loin, les dissentimens se prononcent, mais ils étaient plus accentués encore au moment où M. Grand’Eury s’appliqua à la recherche de la vraie nature des plantes carbonifères, et le progrès