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ministres et pasteurs. On voit aussi le salaire du garde champêtre faire l’objet d’un prélèvement sur les ressources de la prestation et pouvoir être imposé d’office, tandis que celui du cantonnier reste facultatif. Ne serait-il pas encore logique de comprendre dans les dépenses obligatoires l’amortissement des emprunts au lieu de le porter comme premier article. des dépenses extraordinaires ?

Quoiqu’il en soit de ces premières indications, nécessaires pour spécifier le caractère de la gestion financière des communes et faire apprécier les sacrifices demandés aux contribuables, ce qu’il importe surtout de connaître, c’est le total auquel s’élèvent ces recettes et ces dépenses, après quoi se posera la question encore plus grave de savoir si ce total même est destiné à s’accroître, et si la marche actuelle des idées ne tend pas à en exagérer le poids dans une mesure intolérable.


II.

Les rapports présentés à l’empereur sur la situation des communes en 1862 et en 1868 offrent les points de comparaison suivans : en 1862, les recettes ordinaires de toutes les communes, Paris excepté, s’élevaient à 296 millions et les recettes extraordinaires à 149, contre 256 millions de dépenses ordinaires et 193 de dépenses extraordinaires, ensemble 445 millions de recettes et 449 de dépenses. En 1868, le chiffre des recettes ordinaires monte à 335 millions, soit 39 en plus, et celui des recettes extraordinaires à 141, tandis que les dépenses ordinaires restent à 298 millions et les dépenses extraordinaires à 184 ; il y a 476 millions, de recettes contre 482 de dépenses. L’accroissement du chiffre du principal des contributions directes, qui s’est élevé de 260 millions en 1862 à 275 en 1868, a produit naturellement une plus-value parallèle dans les centimes additionnels perçus par les communes. De leur côté, les octrois ont procuré 13 millions de plus. Mais, d’autre part, le passif des communes s’était beaucoup aggravé : de 341 millions en 1862, il dépassait, au 1er  juillet 1869, 573 millions, répartis sur 13,594 communes qui, pour les solder, avaient dû s’imposer plus de 3,000 centimes extraordinaires leur procurant une annuité de 8 millions 1/2 en plus d’un prélèvement de 25 millions sur leurs revenus ordinaires. À côté de ce passif, celui de la ville de Paris seule montait à 1,475 millions.

Trois ans après, M. Durangel accuse pour 1871 un ensemble de 675 millions de recettes contre 577 de dépenses. Les recettes ordinaires figurent dans ce total pour 313 millions, les recettes extraordinaires