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LES
DEUX DERNIERES CAMPAGNES
D'ALEXANDRE

II.[1]
DE LA GÉDROSIE A BABYLONE.


I

Je ne veux point fatiguer les lecteurs de la Revue de détails géographiques : après la campagne du Pendjab, je pourrais raconter la campagne du Sind, dire comment Alexandre soumit Oxycanus, Musicanus et Sambus, montrer sir Charles Napier appliqué, vingt-deux siècles plus tard, à la même œuvre ; je trouverais surtout un véritable plaisir de marin et d’hydrographe à conduire Néarque des bouches de l’Indus au confluent du Copratès et du Pasitigre ; je me résigne à garder ce travail pour des appétits plus robustes ; il faut savoir faire des sacrifices. Laissons donc de côté tous ces épisodes, n’accompagnons même pas Alexandre jusqu’à l’extrémité du delta de l’Indus, ne le suivons pas dans les déserts de la Gédrosie et, ne faisant qu’un bond de la capitale de la Pattalène à la capitale de la Carmanie[2], représentons-nous le roi de Macédoine et l’armée qu’il ramène de l’Inde arrivés à Poura, et là, tranquillement campés dans

  1. Voyez la Revue du 1er juillet.
  2. Ne pas confondre la Carmanie, qui formait autrefois, avec la Gédrosie, une des satrapies orientales, et la Caramanie, province moderne de l’Asie-Mineure.