1789 | 1882 | 1932 | |
---|---|---|---|
France | 26 | 37 | 44 |
Allemagne (Autriche et Prusse) | 28 | 84 | 134 |
Russie | 25 | 90 | 158 |
Angleterre | 12 | 36 | 63 |
États-Unis | 3 | 52 | 190 |
Australie | » | 3 | 20 |
Que l’on compare le présent au passé, que l’on envisage l’avenir, et que l’on dise s’il n’y a pas, pour la France, dans cette énorme disproportion, un péril imminent : le véritable péril national.
Je ne craindrai pas de me répéter en disant que ces chiffres, au moins pour le passé et le présent, expriment un fait aussi certain que les faits les plus certains de la géométrie ou de la chimie, aussi éloquent que les plus pathétiques péroraisons. Triste certitude et douloureuse éloquence ! Mais il faut regarder le péril en face afin de pouvoir le combattre. Il y a des blessés que la vue de leurs plaies épouvante et qui se voilent les yeux quand le chirurgien écarte les linges qui couvraient la blessure. Ayons plus de courage et plus d’héroïsme que ces malheureux. Sachons voir le mal qui nous ronge. Sachons en mesurer l’étendue. Peut-être, après tout, n’est-il pas sans remède.
Non, la société française n’est pas condamnée à décroître. Pour notre part, nous croyons qu’il y a encore assez de vigueur et d’énergie dans notre race pour qu’elle ne doive pas se résigner à succomber devant les Germains, les Slaves et les Anglo-Saxons.
Nous examinerons, dans une prochaine étude, quelles peuvent être les causes de l’infécondité de la France et quels remèdes on peut opposer à ce danger qui la menace.
CHARLES RICHET.