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l’exercice 1881, mais encore sur la situation des diverses sociétés après le premier trimestre de 1882. On saura si les actions de la Société générale, du Crédit lyonnais, de la Banque d’escompte, de la Banque franco-égyptienne, etc., valent plus ou moins que leurs cours actuels. Les actions de la Banque de Paris, par contre, sur lesquelles sera réparti le dividende habituel de 60 francs, devraient reprendre, sans plus ample délai, une partie du terrain abandonné depuis la crise.

Il en est de même des titres du Crédit foncier, qui, par suite d’une décision que vient de prendre le conseil d’administration et que l’assemblée générale ratifiera certainement, vont être libérées jusqu’à concurrence de 400 francs, par un prélèvement opéré sur les réserves rendues disponibles par la liquidation heureusement terminée des affaires égyptiennes. Les projets d’augmentation du capital sont ajournés à des temps meilleurs. Les sommes qui vont rester en réserve permettront un peu plus tard, si les circonstances se présentent favorables, d’achever la libération complète des actions. Deux sociétés qui se trouvent dans une situation assez précaire, la Société financière et la Banque française et italienne, ont pris un parti décisif, la réduction de leur capital ; les actionnaires auront entre les mains des titres entièrement libérés, et les bénéfices, s’il s’en produit, pourront être répartis, au lieu de servir à la reconstitution, pendant de longues années, de la partie perdue du capital. Cette expérience a réussi il y a quelques années aux actionnaires du Crédit mobilier. Il est probable que d’autres sociétés vont suivre le même exemple.

Les variations des derniers bilans de la Banque de France rendaient inévitable la réduction à 4 1/2 du taux de l’escompte. Mais les bénéfices pour les neuf premières semaines de 1882 ressortent à plus de 15 millions, alors que les bénéfices correspondons de 1881 n’étaient que de 6 millions et ceux de 1878 de 2 1/2 ; en 1873, la même période n’avait donné que 13 1/2 millions.

Le Gaz et le Suez sont au premier rang des valeurs restées en possession de la faveur publique. L’un a dépassé 1,600 francs, l’autre 2,300 francs.

Les fonds internationaux, 5 pour 100 italien, 5 pour 100 russe, Florins autrichiens et hongrois, Égyptienne unifiée, ont été complètement délaissés. Le Turc est retombé à 11 francs, bien que la convention ait reçu un commencement d’exécution et que les membres de la commission financière qui doit gérer à Constantinople les revenus concédés aient été récemment nommés et doivent avant peu entrer en fonctions.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.