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éloigné, sans doute, où toute la partie septentrionale de l’île formée par les deux bras de la Sprée, et qu’on appelle déjà l’Ile des musées, sera jusqu’au château entièrement couverte de constructions destinées à renfermer les richesses de la capitale de l’empire germanique.

Les dotations affectées aux collections se sont naturellement haussées au niveau de leur importance. La somme consacrée à l’entretien et aux achats, qui, de 1830 à 1873, n’avait guère varié qu’entre seize mille et vingt mille thalers, a été portée, à partir de cette dernière date à cent huit mille thalers, soit à plus de quatre cent mille francs. Les deux tiers de ce crédit sont répartis entre toutes les sections des musées suivant une proportion fixe, et le tiers restant forme un fonds de réserve qu’elles se partagent entre elles. Si considérables qu’ils soient déjà, ces crédits réguliers sont de beaucoup dépassés par les crédits supplémentaires accordés par le gouvernement à mesure que se présentent des occasions d’achat exceptionnelles. Nous aurons à revenir sur les plus remarquables de ces acquisitions; mais d’après la liste ci-jointe que nous tenons d’un des directeurs du musée, il est permis d’apprécier l’importance de ces allocations, grâce auxquelles la moyenne des sommes annuellement dépensées par chaque section, moyenne calculée sur la période des huit dernière années (1873-1880) atteint les chiffres suivans :

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1° Galerie de tableaux 262,500 fr. par an.
2° Sculptures antiques 62,500 —
3° Sculptures de la Renaissance 50,000 —
4° Objets antiques (vases, terres cuites, bronzes, etc.) 56,250 —
5° Cabinet des médailles 187,500 —
6° Cabinet des dessins et des estampes 75,000 —
7° Collections ethnographiques 25,000 —
8° Musée et atelier des moulages 25,000 —
9° Antiquités égyptiennes 6,500 —
Soit, pour l’ensemble des collections, un total annuel de 750,250 fr.

Dans ces chiffres ne sont pas comprises les allocations relatives à la bibliothèque spéciale des musées, ni celles de la Galerie nationale (achats d’œuvres modernes) qui régulièrement s’élèvent à 187,500 fr. À ces sommes il faudrait joindre encore les crédits du musée d’art industriel (Kunst-Gewerbe-Museum), qui dépassent 50,000 francs; sans parler d’acquisitions faites à son profit, telles que celles du trésor de Lunebourg, qui a coûté 825,000 francs, et celle de la collection Destailleur (dessins d’ornement) évaluée à 350,000 francs.

Récemment encore, les dépenses occasionnées par les fouilles