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La Banque d’escompte est restée très ferme à 860. Les négociations sont définitivement engagées pour l’absorption de plusieurs sociétés de crédit par cet établissement. La Banque de Paris a reculé de quelques francs. La Société générale s’est occupée exclusivement de l’émission des actions nouvelles de Rio-Tinto ; la Banque franco-égyptienne de la formation de la Banque nationale du Mexique. Le Crédit de France a essayé de lancer avec une prime de 200 francs les actions de la Banque romaine. Une autre émission importante et sur laquelle nous aurons à revenir, vient aussi d’avoir lieu : celle de la Grande Compagnie d’assurance. On voit que l’industrie de la fabrication des sociétés anonymes n’est pas près de chômer. Il y a donc lieu de croire que les institutions de crédit, qui ont tant besoin de la hausse ou tout au moins du maintien des cours, feront tous leurs efforts pour rendre aussi aisé que possible à la spéculation le passage de novembre à décembre. Les actions des grandes compagnies de chemins de fer françaises et étrangères ont eu des cours assez agités, mais se retrouvent après quinze jours presque au même niveau ; l’amélioration a cependant été sensible sur les Lombards, bien que rien ne justifie le maintien de ce titre au-dessus de 300 francs.

Le Gaz parisien a baissé beaucoup sur la nouvelle que la commission municipale de la voirie allait proposer au conseil de porter devant les tribunaux le débat relatif à la question de l’abaissement du prix du gaz. Le Suez s’est arrêté à 2,550 ; mais les recettes sont toujours satisfaisantes et les acheteurs croient à la conquête du cours de 3,000. La dette extérieure d’Espagne a été constamment en hausse. Les projets financiers du ministre Camacho ont été approuvés par la chambre des députés. Le ministre va pouvoir procéder à la conversion de la rente amortissable et négocier avec les porteurs de la dette espagnole pour l’extension de cette conversion à tous les titres de l’état.

L’Italien est resté à peu près sans changement. Il en a été de même des fonds russes, autrichiens, hongrois et égyptiens. La baisse du 5 pour 100 turc a été arrêtée, au cours de 13 francs. La conclusion définitive des arrangemens financiers à Constantinople a été encore retardée de quelques jours par la discussion de quelques points de détail. Les grandes lignes du projet sont connues, et les porteurs de titres peuvent calculer approximativement ce qu’ils ont à attendre.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.