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LE PRÉSIDENT GARFIELD

Le Général James A. Garfield, vingtième président des États-Unis, par M. Frank H. Mason, ex-capitaine du 42e régiment Ohio. Traduction par M. Benjamin-Franklin Peixotto, consul des États-Unis à Lyon; Paris, 1881; Dentu.

Au moment où le câble transatlantique nous annonce la mort du président Garfield, dont le monde entier espérait si ardemment le rétablissement, on voudra connaître la vie de cet homme de bien, si cruellement enlevé à son pays, qui l’aimait et qui l’admirait. Nous venions précisément de recevoir une esquisse biographique écrite par un de ses anciens compagnons d’armes de la guerre de sécession. M. Franck H. Mason, actuellement consul des États-Unis à Bâle. Ce n’est qu’un résumé très rapide des principaux faits de la carrière du général Garfield, mais il suffit pour faire comprendre la profonde estime et l’affection enthousiaste que lui ont vouées tous ses compatriotes.

Garfield est le type le plus parfait de ces self made men si nombreux aux États-Unis. Tour à tour garçon de ferme, batelier, instituteur, professeur, capitaine, général, homme de loi, représentant, sénateur, et enfin chef de la grande république, sa vie nous offre l’exemple frappant de l’un des côtés les plus séduisans des institutions démocratiques. J’emprunte à l’un de ses discours qui date de plusieurs années une poétique image qui exprime parfaitement ce mouvement d’ascension qui, en Amérique, porte souvent au sommet ceux qui sont partis du plus bas. Macaulay, on s’en souvient, a prédit qu’un jour viendrait où, aux États-Unis, comme en Europe, les luttes du travail et du capital mettraient à mal les institutions libres, et où les « nouveaux barbares » sortis des