Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 47.djvu/444

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUE LITTERAIRE

LES ORIGINES DU ROMAN NATURALISTE.

Les Romanciers naturalistes, par M. Émile Zola, Paris, 1881 ; Charpentier.

On a dit des réalistes, et je ne saurais décider si c’est avec plus d’esprit ou de profondeur, que « leurs qualités, qui sont grandes, perdaient leur prix pour n’être pas employées comme il faudrait ; — qu’ils avaient l’air de révolutionnaires parce qu’ils n’affectaient d’admettre que la moitié des vérités nécessaires ; — et qu’il s’en fallait à la fois de très peu et de beaucoup qu’ils n’eussent strictement raison. » Fromentin ne parlait en ces termes, ou du moins n’avait l’air de parler, que de peinture, mais le sens de ses paroles allait au-delà de sa pensée même et portait plus loin, qu’il y visât ou non ; si bien que, pour caractériser ce qui fait la force et la faiblesse à la fois du naturalisme eu littérature, et bien sûr de ne pouvoir trouver mieux, je ne voudrais pas changer un mot, ni seulement déplacer une virgule, aux lignes que je Tiens de transcrire. C’est assez, où Fromentin sous-entendait le nom de Courbet, de mettre lisiblement le nom de M. Zola. M. Zola, tout récemment, rassemblait en un volume une demi-douzaine d’études, sur Balzac, sur Stendhal, sur Flaubert, — au demeurant sur lui-même. Il nous présente ce livre comme une « histoire du roman naturaliste, étudié dans les chefs qui en ont successivement apporté et modifié