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D. — N’y a-t-il pas eu dans le mois de juillet quelque autre événement mémorable ?

R. — Les subsistances devenaient moins abondantes ; on s’adressa à Foulon, qui en avait l’administration. « Le pain est prêt à manquer, lui dit-on. — Qu’ils mangent du foin, » répondit-il. Ce monstre est arrêté à Senlis ; on le conduit à Paris, où il est massacré avec Berthier, son gendre.


Extrait du Recueil des actions héroïques et civiques des républicains français, présenté à la convention nationale au nom de son comité d’instruction publique et envoyé aux municipalités, aux armées, aux sociétés populaires et à toutes les écoles de la république.

Lors de la séance du 23 juin 1789 (de cette séance si bien appelée royale puisque, dans les intentions perfides de la cour, elle devait faire échouer la révolution), les gardes françaises de service à Versailles sont commandés pour agir offensivement contre le peuple. Promesses, menaces, offres d’argent, tout est successivement employé pour obtenir d’eux l’assurance qu’ils serviront les projets sanguinaires du tyran. Tous les moyens de séduction sont inutiles. Ces braves défenseurs de la patrie qui, dès lors, ne reconnaissent d’autre souverain que le peuple, déclarent hautement qu’ils ne tremperont pas leurs mains dans le sang de leurs frères. Cette sainte résistance aux ordres infâmes du despotisme excite la rage des vils esclaves qui les commandent. Les plus zélés d’entre les gardes sont précipités nuitamment dans les cachots de l’Abbaye. Cet acte de tyrannie transpire ; il provoque l’indignation publique. Le 30 juin, sur les six heures du soir, un jeune homme monte sur une table au ci-devant Palais-Royal et s’écrie : « Citoyens, ces généreux soldats qui, le 23, à Versailles, ont refusé de faire feu sur le peuple sont maintenant chargés de chaînes. Ils gémissent dans les cachots. Souffrirons-nous qu’ils y restent plus longtemps ? Non, aux armes ! nous irons les délivrer, marchons sur l’Abbaye. »

À peine a-t-il terminé cette courte harangue qu’il s’élance vers la porte du jardin ; une foule de citoyens se précipitent sur ses pas ; ils arrivent à l’Abbaye. Les gardes françaises sont rendus à la liberté ; on les porte en triomphe au jardin de l’Égalité…


Extrait de l’Almanach du père Gérard pour l’année 1792, ouvrage qui a remporté le prix proposé par la Société des amis de la constitution séante aux Jacobins, par J.-M. Collot d’Herbois, membre de la société :

Le père Gérard. — Le spirituel, mon ami, ce sont les dîmes, les droits seigneuriaux, les corvées dont ils nous écrasent ; c’est le plaisir