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SOUVENIRS DIPLOMATIQUES


L’AFFAIRE DU LUXEMBOURG


I.

I. LES PREMIERS POURPARLERS. — II. LA CIRCULAIRE LA VALETTE. — III. LA COUR À COMPIÈGNE.


Il est des pays qui, par leur situation et par leurs conditions stratégiques, sont appelés à jouer dans les combinaisons de la politique, aux dépens de leur indépendance, un rôle considérable que ne justifie ni le chiffre de leur population, ni la superficie de leur territoire. Le grand-duché du Luxembourg, qui a donné des empereurs à l’Allemagne, des rois à la Bohême et à la Hongrie, des reines et des connétables à la France, a eu depuis plusieurs siècles ce triste privilège. Jamais pays n’a été l’objet de plus de convoitises et n’a passé sous plus de dominations diverses. Il a appartenu successivement aux maisons de Bourgogne, d’Espagne, de Habsbourg et de Nassau, sans parler des époques où, comme sous Louis XIV, il s’est trouvé passagèrement associé aux destinées de la France. Dans aucun temps, la diplomatie française ne l’a perdu de vue. Tous nos grands ministres, au XVIIe et au XVIIIe siècle, ont cherché à le rat-