Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 46.djvu/711

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




31 juillet.


Ce n’est pas sans peine qu’on sera arrivé au terme d’une session et d’une législature. laborieuses, à cette épreuve désormais toute prochaine des élections, du renouvellement de la chambre des députés. Depuis quelques semaines déjà, l’épuisement était sensible jusque dans la vivacité des luttes départis, des débats qui se réveillaient encore de temps à autre, et les ardeurs torrides d’un été exceptionnel sont venues ajouter à la lassitude d’un parlement qui, d’heure en heure, sentait la force, l’autorité lui échapper avec ce qui lui restait de vie. Aujourd’hui tout est uni, « l’heure des adieux » a sonné, comme on le disait avec mélancolie ces jours passés. M. le président de la république, dans la liberté de ses prérogatives constitutionnelles, a déclaré la session close, et un décret a en même temps fixé au 21 août la prochaine consultation populaire, l’ouverture du scrutin universel d’où doit sortir un parlement nouveau. M. le président de la chambre des députés, au moment de la séparation définitive, n’a pas dédaigné de jeter quelques fleurs d’une éloquence douteuse sur l’assemblée dont il a dirigé jusqu’au bout les travaux. Les divers groupes de la majorité parlementaire, gauche, union républicaine, avant de disparaître, n’ont pas oublié de rédiger leur testament sous la forme de comptes-rendus, de discours où ils se décernent de complaisantes apothéoses pour tout ce qu’ils ont fait depuis quatre ans. Les partis ont souvent des illusions avec lesquelles ils vivent et ils meurent. Oui, sans doute, les partis qui ont plus ou moins gouverné, qui, dans tous les cas, ont eu l’influence depuis