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des entreprises et des opérations. Nous rappellerons seulement l’émission des obligations de la Banque Hypothécaire de Suède, la conversion de trois emprunts suédois, la réunion et le développement du réseau ferré de l’Andalousie, l’emprunt de Québec, la création du Crédit foncier canadien, rémission des obligations roumaines 6 pour 100, enfin la part plus ou moins importante prise par la Banque de Paris dans l’emprunt norvégien, l’emprunt indien, l’emprunt de la ville de Lyon, le Crédit foncier égyptien, la Compagnie générale du gaz pour la France et pour l’étranger, le Panama, etc.

La Banque d’Escompte (assemblée du 24 mai 1881) a pris part en 1880 à l’émission de divers emprunts d’état et à la création de sociétés nouvelles en France et au dehors, notamment à la constitution du Crédit foncier égyptien. On sait de plus combien active a été la participation du même établissement dans la création de la Banque Hypothécaire, dont le succès commence à s’affirmer, et dans la constitution de la Foncière-Vie, de la Foncière-Transports, des deux sociétés Fondiaria-Vie et Fondiaria-Incendie en Italie et de la Foncière austro-hongroise en Autriche. Les opérations engagées et liquidées en 1880 ont laissé un bénéfice net de 7,228,000 francs qui a permis la distribution d’un dividende de 31 fr. 25, c’est-à-dire égal à celui de l’année précédente. Ce résultat est d’autant plus remarquable que la Banque d’Escompte paraît s’être attachée, l’année dernière, à développer les élémens de bénéfices des opérations courantes plutôt qu’à multiplier les fondations nouvelles.

L’Union générale (assemblée du 30 avril 1881) a pu offrir à ses actionnaires un compte de profits et pertes s’élevant net à 11,466,000 fr. et représentant plus de 90 pour 100 du capital social effectif. Dans ce chiffre de bénéfices ne figurent pas ceux que l’Union générale a retirés de la création de la Banque priviligée des pays autrichiens. On sait qu’en décembre 1880, le capital de l’Union générale a été doublé, les actionnaires ont reçu pour chacun de leurs titres anciens ou nouveaux un dividende de 40 francs. Quant à la société, elle dispose désormais d’un capital effectif de 25 millions, d’un ensemble de réserves s’élevant à 27 millions et de 100 millions environ de dépôts. Voilà pour le passé. L’avenir s’annonce plus prospère encore, grâce aux entreprises considérables dont l’Union générale a pris l’initiative et qui devront avant peu opérer une véritable révolution économique dans l’Europe orientale. Dans quelques jours, la Skoupchtina serbe donnera son approbation au contrat passé entre le gouvernement du prince Milan et l’Union générale pour la concession d’une Banque nationale. Ainsi l’Union générale en quelques mois aura créé trois établissemens, à Vienne, à Pesth et à Belgrade, qui lui prêteront un concours constant dans ses opérations et constitueront avec elles un faisceau d’une grande puissance.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.