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LA
VIGNE AMERICAINE
EN AMERIQUE

Nous ayons raconté dans un précédent travail[1] l’histoire des essais d’acclimatation de la vigne européenne dans le Nouveau-Monde : comment des hommes de tous pays se sont unis dans une recherche commune, chacun apportant à la cause son contingent de travail, d’expérience, et la vigne de son pays. — Cette importation n’a pas été heureuse, a retardé le succès final et a permis aux Anglais, qui n’apportaient ni plants, ni traditions, de s’associer à l’œuvre dont nous allons suivre pas à pas les progrès, Nous poursuivrons le sujet jusque dans des monographies sans intérêt pour ceux qui ne considèrent la crise actuelle qu’à un point de vue humanitaire, tandis que les vignerons pourront puiser dans cette étude des indications utiles pour conjurer la ruine qui les menace.

Reprenons la viticulture telle que nous l’avons laissée, en 1820, après les échecs de la vigne européenne, en plein succès de la colonie de Vevay, c’est-à-dire en présence de deux routes, l’une fermée par l’insuccès, l’autre ouverte à l’espérance. Le succès de cette colonie suisse ne la rendit pas viable, elle se découragea devant ira fait brutal, indiscutable. En Amérique, douze livres de raisins font

  1. Voyez la Revue du 1er avril.