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LA
REGION DU BAS-RHONE

III.[1]
LA BARRE ET LES EMBOUCHURES DU FLEUVE.

Lorsque l’impératrice Fausta, femme de Constantin le Grand, fut sur le point de donner un héritier à l’empire, elle reçut de son époux et maître l’ordre de se rendre à Arles. La « petite Rome gauloise, » Gallula Roma Arelas, comme elle s’appelait alors orgueilleusement, jouissait depuis près d’un siècle de toutes les Payeurs impériales. La Narbonnaise, qui comprenait toute la partie méridionale de la Gaule baignée par la mer Méditerranée depuis les Pyrénées jusqu’aux Alpes, n’était plus cette région à demi barbare dont la conquête avait coûté si cher aux armées de la république et aux légions de César. Auguste avait planté en face de la mer, sur l’une des crêtes des Alpes, un magnifique trophée, — la Turbie, — qui consacrait la victoire définitive de Rome, et dont les ruines imposantes, dominent encore la ville et le port de Monaco, portus Herculis Monœci, qui ont conservé à la fois le nom et le souvenir d’Hercule, leur légendaire fondateur. Pline nous a laissé le texte de l’inscription gravée à la base du monument et qui donne la liste des quarante-cinq peuplades gauloises asservies dans la région des Alpes. Tout le pays compris entre le Rhône, la Durance

  1. Voyez la Revue du 1er février et du 15 mai 1880.