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maintenir pour la France des droits de protection qu’elle a toujours eus et d’en finir avec des difficultés qui à la longue pourraient devenir des froissemens plus sérieux entre des puissances intéressées aujourd’hui comme hier, comme demain, à vivre en amies et en alliées.

Ch. de Mazade.


À Monsieur le directeur de la Revue des Deux Mondes.
Paris, le 21 mars 1881.
Monsieur le directeur.

Le dernier numéro de la Revue des Deux Mondes contient un article signé de M. J. Bertrand, où je suis mis personnellement en cause dans des termes tels que ceux qui l’ont lu, sans connaître mon livre sur Ramus, sa vie, ses écrits et ses opinions, doivent penser que l’auteur de ce livre s’est rendu coupable pour le moins d’une extrême légèreté. J’ose espérer que, dans votre impartialité, vous voudrez bien me permettre de me défendre à cette place même et de repousser en peu de mots des allégations et insinuations qui touchent à mon caractère.

M’ayant pas de prétentions à l’infaillibilité, je suis prêt à reconnaître les erreurs que j’ai pu commettre, et notamment l’omission qui m’est signalée dans ma citation du discours de Monantheuil. Mais voir dans des erreurs de cette sorte des indices de partialité, s’emparer de quelques omissions involontaires pour crier au parti-pris, à la passion, à la calomnie, ce sont assurément des procédés de discussion qui dépassent les droits de la critique.

À en croire M. J. Bertrand, l’inexactitude serait le défaut ordinaire de mon travail sur Ramus. Un autre critique, M. Émile Saisset, écrivait dans cette même Revue, en 1856 : « C’est un écrit complet et définitif, modèle de patience, d’exactitude et d’érudition. » Et suivant l’illustre Brandis (Histoire de la philosophie moderne), ce même ouvrage est, pour la philosophie de la renaissance, « une source capitale, Hauptquelle. »

Chose singulière, dans le débat que soulève l’éminent géomètre, ce n’est pas le mathématicien Ramus qui a ses sympathies, c’est son adversaire, c’est Jacques Charpentier ! M. J. Bertrand a entrepris en effet de démontrer la fausseté de l’opinion générale qui accuse Charpentier de la mort de Ramus. Libre à lui de soutenir cette thèse ; mais, pour disculper son client, ce n’est pas à moi qu’il devait s’en prendre. Il devait