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LE GRISOU

I. Rapport de M. Haton de la Goupillière ; Paris, 1880. — II. Études sur les dégagemens instantanés du grisou, par G. Arnould ; Bruxelles, 1879. — III. Le Grisou, par L. Dombre ; Lille, 1878. — IV. Études sur le grisou, par Mathet ; Monceau-les-Mines, 1878. — V. Note sur l’accident de Framerie, par MM. Mallard et Vicaire ; Paris, 1879. — VI. Galloway, Influence of coal dust, etc.

Les sinistres effrayans qui surviennent dans les mines de houille émeuvent de temps à autre la commisération publique ; aucun gouvernement ne peut s’en désintéresser. Aussi la chambre des députés, sur la proposition de M. Paul Bert, vient-elle d’ordonner une enquête qu’elle a confiée à des ingénieurs et à des chimistes. Cette commission, présidée par M. Daubrée, a recueilli tous les documens possibles, et son secrétaire, M. Haton de la Goupillière, vient de les publier dans un premier rapport qu’on ne peut lire sans le plus vif intérêt. J’ai puisé à pleines mains dans ces trésors de renseignemens, et j’y ai pris ce qui me paraît de voir instruire le public, en laissant de côté tout ce qui est technique, tout ce qui a une couleur par trop scientifique. Ceux dont la curiosité s’éveillerait à la lecture de ces extraits pourront remonter à leur source autorisée ; je suis loin de l’avoir épuisée.


I

La houille, est un produit végétal : c’est le résidu des immenses et plantureuses forêts qui couvraient le globe aux plus anciens jours de son histoire, avant que l’homme fût né. Elles y ont vécu pendant de longs siècles en accumulant leurs débris. De temps en temps, la mer les envahissait et les enterrait ; puis elles recommençaient à vivre. Le mécanisme de leurs transformations a été longtemps inconnu, il vient de nous être révélé par M. Frémy. L’illustre chimiste a chauffé pendant longtemps, sous des pressions