Page:Revue des Deux Mondes - 1879 - tome 32.djvu/570

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ses vieux murs, va pouvoir enfin respirer. Ce grand établissement ne possédait que deux amphithéâtres, qu’une seule salle de conférences, et ses jurys d’examen en étaient réduits à tenir leurs séances dans la galerie du musée Orfila, ou dans le cabinet du doyen. Un traité passé entre l’état et la ville de Paris a mis à sa disposition un vaste terrain qui forme comme un îlot entre la place de l’École-de-Médecine, le boulevard Saint-Germain, la rue Hautefeuille et la place Larrey. La nouvelle faculté sera là complètement isolée ; elle possédera six amphithéâtres, trois laboratoires, huit salles de conférences et d’examen, des cabinets d’études et de réunion pour les professeurs et de beaux locaux pour la bibliothèque et les collections.

Il existe, à quelque distance de l’École de médecine, un groupe de vieilles maisons tombant en ruines et péniblement reliées entre elles par d’informes constructions. C’est là que depuis des années était campée l’École pratique de la faculté de médecine. Encore plus que la faculté, l’École pratique souffrait du manque d’air et d’espace. Par un contrat passé entre l’état et la ville, de nouveaux terrains d’une contenance de près de 8,000 mètres ont été mis à la disposition de M. le ministre de l’instruction publique, et sur ces terrains s’élèvent déjà de vastes bâtimens où tous les services dépendant de l’École pourront être confortablement installés. L’ancienne école ne possédait pas d’amphithéâtre ; la nouvelle en aura six, avec six salles de conférences, quatorze laboratoires au lieu de six et cent quatre-vingts tables de dissection au lieu de quatre-vingts. La dépense totale ne s’élèvera pas à moins de 4,700,000 francs.

L’École supérieure de pharmacie se trouvait, elle aussi, dans le plus fâcheux état de délabrement. Elle sera prochainement transférée dans un bel édifice qui s’élève sur les terrains détachés du jardin du Luxembourg ; on s’occupe déjà de son installation. Tout près d’elle, sur ces mêmes terrains, s’ouvrira bientôt l’hôpital des cliniques, qui dépendait autrefois de l’École pratique et qu’on en a distrait pour faire place à d’autres services.

Enfin, pour couronner cet ensemble imposant de travaux, un projet de loi concerté entre l’administration et le conseil municipal et présenté le 11 janvier 1878 à la chambre des députés tranche la question si longtemps en suspens de l’agrandissement et de la reconstruction de notre vieille Sorbonne. Il y avait longtemps que des négociations étaient ouvertes à ce sujet entre l’état et la ville. Sous l’empire, à plusieurs reprises, on s’était abouché sans parvenir à s’entendre. Le préfet de la Seine avait son projet ; le ministère en avait un autre. D’ailleurs la commission du budget d’alors, il faut bien le dire, était animée des plus mesquines dispositions ; bref on ne décida rien, et quand le quatre septembre arriva, la première