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l’administration centrale et au conseil supérieur de l’instruction publique. L’auteur de la statistique de 1878 a eu l’idée de placer au début de son travail une étude sur les origines et l’organisation actuelle de l’enseignement public en France, qui contient les plus curieux documens, entre autres une situation des vingt-trois universités existant avant 1789.

Chaque ordre d’enseignement possède son système propre d’examens et de grades, et son régime particulier d’études ; cependant tous nos établissemens d’enseignement supérieur sont soumis à une discipline et à des règlemens communs d’administration. La statistique de 1878 résume tous ces règlemens dans un chapitre spécial.

Ailleurs, elle présente l’état des bâtimens du Collège de France du Muséum, de l’École des langues orientales vivantes, de l’École des chartes, de l’École normale, de la bibliothèque de l’Université et des établissemens astronomiques et météorologiques, et elle récapitule toutes les demandes d’augmentations de crédits soumises aux chambres depuis dix ans. Ces additions réparent fort à propos quelques omissions échappées aux ouvriers de la première heure, et donnent à la nouvelle statistique quelque chose de plus achevé. Elles trouveraient d’ailleurs leur justification (surtout celles d’un caractère historique) dans une pensée qu’on ne saurait trop louer. M. le ministre de l’instruction publique voudrait que le gouvernement « coordonnât dans une loi générale les dispositions les plus essentielles de la législation de l’enseignement public supérieur. » Il trouve avec raison que ces dispositions, éparses dans une foule de lois, de décrets, d’arrêtés et de règlemens dont beaucoup sont tombés en désuétude, auraient besoin d’être révisées. Tout le monde y gagnerait : l’administration y apprendrait à mieux connaître l’étendue de ses droits, les fonctionnaires à mieux apprécier la mesure de leurs obligations professionnelles. En tout cas, on y verrait plus clair et bien des malentendus, qui résultent de la complication des textes disparaîtraient. On doit souhaiter que ce travail de codification ne tarde pas à se faire dans les bureaux du ministère de l’instruction publique. Autrement il se fera ailleurs, et peut-être ne se fera-t-il pas aussi bien.

Il nous faut aussi donner des éloges à l’idée qu’a eue l’auteur de la statistique de placer en annexes des tableaux relatifs à l’organisation et à l’enseignement des universités libres. Le régime de libre concurrence inauguré par la loi du 12 juillet 1875 imposait au gouvernement cette comparaison. Il lui appartenait de mettre en regard de la situation de nos écoles un aperçu des résultats obtenus par les facultés catholiques. Ces résultats sont encore, à vrai