Page:Revue des Deux Mondes - 1879 - tome 32.djvu/515

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
ASSEMBLEES DU CLERGE
EN FRANCE
SOUS L'ANCIENNE MONARCHIE

II.[1]
LES ASSEMBLÉES ECCLÉSIASTIQUES SOUS HENRI IV ET LOUIS XIII.

Les assemblées du clergé assurèrent à l’église gallicane l’autonomie administrative, mais elles ne firent pas preuve à toutes les époques d’une égale indépendance. Les députés des provinces ecclésiastiques ne montrèrent pas à chaque session le même degré de fermeté, ne résistèrent pas constamment avec énergie aux exigences du gouvernement royal. Le roi déployait-il dans l’exercice de son autorité de la vigueur, voire de la violence, était-il servi par des ministres résolus et intelligens, l’assemblée du clergé apportait moins de raideur et d’insistance dans ses doléances, devenait plus accommodante pour les demandes de subsides, et, redoutant des entreprises qui eussent compromis la liberté de l’église, elle s’imposait d’elle-même des sacrifices et en passait finalement par les volontés de la couronne. Le roi au contraire s’adressait-il avec quelque timidité au clergé, donnait-il des signes de faiblesse, tergiversait-il dans ses prétentions, l’assemblée élevait la voix et se refusait à toute concession de nature à amoindrir les droits de l’église ; elle attaquait hautement les actes du pouvoir et

  1. Voyez la Revue du 15 février 1879.