Page:Revue des Deux Mondes - 1878 - tome 29.djvu/620

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
PROMENADES ARCHEOLOGIQUES

V.[1]
LES DERNIÈRES FOUILLES DE POMPEI ET D’OSTIE


I.

Je réunis dans cette étude Pompéi et Ostie : ces deux villes sont les deux débris les mieux conservés qui nous restent de l’antiquité. Comme elles ont l’avantage de nous la montrer par des côtés différens et qu’elles se complètent l’une par l’autre, il est utile, quand on veut la bien connaître, de ne pas les séparer.

Quoiqu’on ait beaucoup parlé de Pompéi, il reste beaucoup à en dire. Les fouilles d’ailleurs continuent et n’ont pas cessé d’être fécondes. Elles sont dirigées depuis 1863 par un des archéologues les plus distingués de l’Italie, M. Fiorelli. C’est une bonne fortune rare et qui a produit les plus heureux résultats. Les personnes qui ne sont pas retournées à Pompéi depuis quinze ans seront frappées de voir l’aspect nouveau qu’a pris la vieille ville. Non-seulement tout y paraît mieux ordonné et les travaux s’y poursuivent d’une manière plus régulière, mais, quand on se promène seul le long des rues, qu’on entre dans les maisons par les portes ouvertes et qu’on fait le tour d’un quartier entièrement déblayé, il semble que l’illusion soit devenue plus facile, plus complète, et qu’on pénètre dans la vie antique plus aisément encore qu’autrefois. Ce progrès est dû à M. Fiorelli et à la résolution qu’il a prise de rompre avec les anciennes routines et d’appliquer les méthodes nouvelles. Il ne faut pas se lasser de répéter qu’on ne se propose plus aujourd’hui, dans les fouilles qu’on entreprend, le même but qu’autrefois. Les gens

  1. Voyez la Revue du 15 avril, du 15 juillet, du 15 novembre 1877, du 1er avril 1878.