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guerre ; ce local lui serait livré lorsque serait achevé le transfert à Rome de tous les services publics. Enfin l’école était placée sous la direction d’une sorte de conseil supérieur dont M. Peruzzi fut nommé président, comme premier magistrat de la cité ; dans ce conseil, à côté de commissaires royaux, entrèrent les représentans de la province et les délégués du municipe.

C’était surtout la section des sciences naturelles qui devait profiter de cette subvention ; c’est elle qui l’a dépensée presque tout entière. Un laboratoire de physiologie, comme celui du professeur Maurice Schiff, avec les observations et les études qui s’y poursuivaient, faisait honneur à Florence ; mais il coûtait très cher. En attendant l’évacuation des locaux promis, il a fallu aussi installer les sciences expérimentales dans une belle et vaste maison de la rue Gino Capponi, et l’adaptation de cet édifice à sa nouvelle destination n’a pu se faire sans de fortes dépenses. Aujourd’hui les fonds alloués par la convention de 1872 ont été dépensés, et l’on ne peut guère en espérer d’autres d’une pauvre ville aux abois que vient de frapper la faillite. De son côté, l’état paraît avoir assez mal rempli sa part des engagemens pris en commun. La section n’a plus en ce moment que quatre professeurs titulaires. Quatre chaires sont vacantes : celle de physique depuis une dizaine d’années, celle de chimie depuis cinq ou six ans, celle de physiologie depuis trois ans. Certains des chargés de cours qui les occupent sont tout à fait à la hauteur de leur tâche, comme le docteur Herzen, fils du célèbre publiciste russe, qui enseigne la physiologie ; mais ces professeurs à titre provisoire sont rétribués d’une manière tout à fait insuffisante ; ils ne peuvent donc, dans cette situation précaire, avoir l’autorité qui leur serait nécessaire, ni entreprendre des travaux et des recherches à longue échéance. Depuis la mort de Donati, il n’y a plus eu de cours d’astronomie. Pour la botanique, ’ on vient de nommer professeur le savant et hardi voyageur O. Beccari ; mais il se trouve maintenant à Java : cet enseignement et celui de la minéralogie sont donc aussi confiés à des agrégés.

Un pareil état de choses a eu les résultats que l’on en pouvait attendre. Le vide se fait autour de ces chaires auxquelles l’état semble porter si peu d’intérêt. Chaque professeur, titulaire ou chargé de cours, doit par semaine deux leçons publiques et une conférence, celle-ci réservée aux véritables étudians. Je ne sais quel nombre d’auditeurs irréguliers amène aux leçons publiques une curiosité qui varie suivant les saisons ; mais j’ai sous les yeux l’Annuaire de l’institut, qui contient la liste nominative des étudians et auditeurs pour l’année scolaire 1876-1877. J’y trouve inscrits, dans la colonne de la section des sciences physiques et naturelles, cinq noms pour la première année d’études, deux seulement pour la